La Corotte de Tchotchon (1)
Datte: 09/07/2019,
Catégories:
Inceste / Tabou
Auteur: Anthynéa, Source: Xstory
... bonnes à être arrachées et ramassées… il faut bien manger aussi !
La messe venait d’être dite. Pas question pour moi de déroger à ses attentes. Et dans la matinée, entre deux tâches, je ramassais mes hardes pour les déposer dans la chambre qui allait devenir la mienne. Les choses se faisaient normalement, dans le secret de cette ferme qui nous abritait. Et clin d’œil du destin, ou simple coïncidence, dans la matinée les pas lourds de René Laffart, notre facteur, martelaient les pavés de la cour. Son bras de loin s’agitait, déplaçant au bout de sa grosse patte le rectangle blanc d’une lettre.
— Eh ! Caroline, Robert, j’ai une lettre du gamin du village pour vous !
— Pourquoi crier de la sorte René ? Nous ne sommes pas sourds !
— C’est ma façon de m’annoncer. Dans certaines maisons il y a des cabots, et ces bestioles-là, ça n’aime guère les culottes de l’administration.
— Alors, comme ça vous avez une lettre ?
— Oui ma belle ! Ton frère pense à vous, bien sûr ! Ça ne doit pas toujours être rose… j’espère qu’il est en bonne santé. De Gaulle va devoir remettre de l’ordre dans tout ça. Des attentats partout dans Alger… nos petits gars se font casser la gueule pour les cailloux d’Arabie.
— Vous voulez dire que les hommes adorent jouer aux petits soldats et se tirer dessus. C’est ainsi depuis que le monde est monde. Toujours à se battre, à s’entretuer.
— Ouais ma belle ! On a toujours pas tiré de leçons des grandes guerres. Souhaitons que votre Louis vous ...
... rentre en bon état…
Le facteur avait bu un coup, un verre de rouge avant de reprendre sa tournée. Le courrier me brulait les doigts, mais c’était à papa de l’ouvrir et il ne reviendrait pas avant midi. Alors je m’étais appliquée dans mon ouvrage sans vouloir penser plus que cela à la tournure que prenait l’existence à la ferme. Les poules réclamaient leur pitance, les lapins également et puis… les bidons de lait ne se rendraient pas tous seuls à l’endroit où le camion de la laiterie les collectait. Alors, j’avais bien d’autres chats à fouetter.
Après le repas, nous étions partis ensemble pour les champs papa et moi. C’était le dos cassé que j’étais rentrée en début de soirée. La terre serait toujours aussi basse et pliée en deux ou à genoux pour récupérer les précieux tubercules, j’avais mal partout. Ça ne m’avait pas empêché de traire et de nourrir les autres animaux. Mon père lui aussi fourbu s’était posé les pieds sous la table et l’omelette préparée à la hâte nous avait rassasiés. Je regrettais vraiment l’absence de mon frère ! Après le diner, assis sur le banc près du tilleul, le fameux pli de Louis était enfin ouvert.
Je ne savais toujours pas ce qu’il nous avait écrit. Après qu’il l’eut lu, il me la tendit. Et mes yeux suivirent les lignes noires tracées de la main de mon frangin. Oh ! Il ne nous faisait pas un long discours. Il s’attachait à nous rassurer sur son état de santé. Il ne parlait pas du tout des évènements d’Alger ni de cette guerre qui ne voulait ...