1. La Corotte de Tchotchon (1)


    Datte: 09/07/2019, Catégories: Inceste / Tabou Auteur: Anthynéa, Source: Xstory

    ... m’étais présentée à la maison du médecin. Simone, sa femme, encore en robe de chambre était venue m’ouvrir la porte, alors que je cognais de mes petits poings dans le lourd battant de chêne.
    
    — Eh bien ma fille ? Qu’est-ce qui te prend de tambouriner de la sorte ? Ce ne sont pas des heures pour déranger les honnêtes gens ! Qu’est-ce que tu lui veux à mon mari ? Tu es Caroline de la ferme de la « Corotte de Tchotchon* », n’est-ce pas ?
    
    — Oui, madame ! Ma mère est malade et mon père m’envoie. Il m’a dit de dire au docteur que c’est le cœur de maman qui…
    
    — Jules ! Viens voir ! La maman de Caroline ne va pas bien… le cœur me dit-elle !
    
    — Qu’est-ce que c’est que ce tapage ? Bon sang, Simone, ne hurle pas de cette manière. Tu veux réveiller tout le village ou quoi ? Et toi ma fille qu’est-ce que tu baragouines ?
    
    — C’est maman, Docteur ! Papa m’envoie vous dire qu’elle a mal au cœur…
    
    — Ah bon ! Tu as de la chance, je viens d’atteler la carriole. À deux minutes près, j’étais parti. Allez viens ! Profite du voyage ! Je vais aller voir ce qui arrive à ta mère. Une bien brave femme que Jeanne. Grimpe sur le charriot, tu m’expliqueras chemin faisant.
    
    Nous étions en route. Le cheval avançait du mieux qu’il pouvait sur un chemin empierré. Et je racontais au médecin ce que j’avais vu. Ce que maman m’avait dit, puis ce que mon père aussi avait voulu.
    
    — Tu aurais dû suivre ton idée première et venir me chercher tout de suite. On a déjà perdu un temps très précieux. Il ...
    ... ne faut pas badiner avec le cœur. C’est le moteur de tous les hommes… enfin normalement, elle est solide notre Jeanne. En attendant, tu es devenue une sacrée belle gamine toi, Caroline. Tu dois approcher de tes vingt ans cette année, non ?
    
    — Oui ! Mon âge n’est pas important, si ? Il ne peut pas avancer plus vite votre cheval ?
    
    — Ma pauvre, tu vois bien l’état de nos routes… il fait ce qu’il peut, comme tous ici.
    
    Le reste du voyage s’était passé dans un grand silence. Monsieur Blaison restait dans son monde, moi dans le mien, et seul le bruit des sabots de Prospère, le cheval du toubib, crevait ce mur de fausse sérénité qui nous entourait. Le soleil lui montait dans un ciel bien dégagé. Au bout d’un temps qui m’avait paru une éternité, enfin le chapeau de tuiles rouges de la ferme apparaissait au détour d’un dernier virage. Papa se tenait sur le pas de la porte et de loin, on devinait les volutes d’une fumée bleutée qui s’échappaient de sa pipe.
    
    Lorsque mon père cramait du tabac dans son brûlot, c’était qu’il y avait un vrai problème. Sa façon à lui de calmer ses nerfs, c’était bien de fumer. Et là, alors que nous nous rapprochions, je voyais bien que quelque chose d’anormal se passait.
    
    — Vous en avez mis un temps ! Bonjour Docteur.
    
    — Le salut te va Robert ! Alors Jeanne nous fait des siennes ?
    
    —… Caroline, va retrouver ton frère et dis-lui de rentrer à la maison, de ramener aussi mes outils… il n’y aura plus de travail pour les trois jours à venir.
    
    — ...
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