1. Quelqu'un dans mon genre


    Datte: 01/06/2019, Catégories: fh, voisins, amour, Oral nopéné, Humour Auteur: Marie Anne & Luc Carois, Source: Revebebe

    ... maintenant. Hier soir, je suis remontée illico, zélée comme une bonne petite pouliche qui répond à l’irrésistible appel du cul. J’ai pris une douche, je me suis pomponnée en déplorant ma sale tronche défigurée par le rimmel qui avait coulé. Ensuite j’ai choisi de belles petites fringues de pétasse en manque, je les ai posées sur le lit… et j’ai réfléchi (ça m’arrive).
    
    J’ai repensé à sa foutue lettre, au David. Alors je suis revenue dans le salon, j’ai relu sa lettre, et j’ai encore réfléchi, et le temps passait, et je commençais à déprimer. Plus je déprimais, plus je me persuadais que lui et moi, ça n’allait pas le faire. Un amant, je prends toujours. Un mec, j’en veux pas. Et quand il allait remonter, je sentais bien qu’il allait me faire tout un tas de trucs qui me donneraient envie d’aller plus loin avec lui… non, non, non.
    
    J’ai pris mon téléphone et j’ai appelé Camille, je suis restée longtemps avec elle, à parler dans le noir, assise sur ce foutu clic-clac inconfortable et… le vide. J’espère qu’elle n’a pas attendu trois plombes avant de raccrocher, sinon bonjour la facture à la fin du mois.
    
    Et LUI, pfff ! Que devait-il penser de moi ?
    
    Un coup d’œil sur la pendule m’indique qu’il est définitivement trop tard pour essayer de sauver les meubles. Cinq heures du mat’… Le pauvre, qu’a-t-il dû imaginer ?
    
    J’allume la lumière, m’installe à ma table de salle à manger… Sa lettre est là, soigneusement pliée cette fois, à côté du bouquin qu’il m’a offert. Hier soir ...
    ... j’étais tellement énervée que je n’ai même pas regardé de quoi ça parlait. D’un air morne, je saisis le livre, omettant sciemment de relire la dédicace fatale.
    
    La tombe du Vieux, ou Poésies Nolyennes.
    
    Ah, son plus récent… Je n’avais pas réussi à choper grand-chose sur Internet à son sujet. Je l’ouvre et commence à lire. J’ai pas lu dix pages que je repose déjà le bouquin d’une main tremblante. Dé-fi-ni-ti-ve-ment. Ça ne va PAS le faire.
    
    Je relis ma lettre. Je la trouve nulle. Faussement enjouée et tout à fait insuffisante venant de la part d’une femme qui a balancé son gode sur le balcon d’un homme pour pouvoir l’appâter (ne pensons même pas à cette histoire d’esclave sexuel, chut.) Faisant la moue, j’essaie de la corriger… mais les neurones refusent vraiment de fonctionner. Trop tôt, trop tard ? Pas assez abreuvés de vin ?! Je zieute la bouteille entamée avec l’autre plouc. Non, non. Plus de vin, plus de chips et plus de pizzas. Sois raisonnable un brin, ma cocotte !
    
    Je passe dans la cuisine, me prépare un thé que je bois à petites gorgées, et vais m’habiller. Inutile de cacher la misère : j’ai dormi maquillée, c’est mort. Comme dirait mon père : « Tu te maquilles dans l’espoir de ressembler à une femme ? » Brave papa. Il était maçon avant d’être en retraite. Alors, pensez-vous, tout ce qui est ravalement de façade, il connaît par cœur.
    
    Plus qu’à descendre au deuxième. J’ai le cœur qui bat fort et les mains moites, mais je ne faiblis pas. Je reprends le boulot ...
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