1. Quelqu'un dans mon genre


    Datte: 01/06/2019, Catégories: fh, voisins, amour, Oral nopéné, Humour Auteur: Marie Anne & Luc Carois, Source: Revebebe

    ... demain… hors de question de rester dans cet état. Pas envie de péter un plomb parce que je suis sur les nerfs à cause du voisin. Et tant pis pour la grande cause humanitaire : il se trouvera bien une gentille nana pour le remettre sur le chemin tordu du Sexe Sacré. À voir le cunni d’enfer dont il m’a fait cadeau hier, je ne me fais plus de souci pour lui. Toute femme normalement constituée ne peut pas résister à ça. J’en ai encore des bouffées de chaleur chaque fois que j’y pense.
    
    Dernier coup d’œil dans le miroir en pied de mon entrée. Chaussures à petits talons, pantalon noir – certes moulant, du type à enlever avec un chausse-pied – pull rose pâle et très sage. Plus sage que ça, c’est la mère de famille bobo qui donne des cours de catéchisme en vieille jupe en laine vert bouteille et gilet informe sur un chemisier à col pelle à tarte.
    
    Je souris. Une fille complètement barrée comme moi, ça devrait pas être permis. Ça fait longtemps que je me dis que je devrais peut-être rentrer dans le moule, quand même, mais j’y arrive pas. Pourtant, qu’est-ce que ça ferait plaisir à ma famille…
    
    *
    
    Pas de coup de sonnette, évidemment. J’essaie de glisser tant bien que mal la lettre sous sa porte. Ça ne veut pas rentrer, évidemment. Je force, ça m’énerve, et plus ça m’énerve, plus je froisse le papier. Grommelant des insultes à voix basse, je récupère la lettre et cette fois essaie de l’insérer entre le chambranle et la porte. Si ça ne veut pas, j’irai la mettre dans la boîte à ...
    ... lettres. Fait chier de descendre plus bas à cette heure, surtout que la minuterie de l’escalier n’arrête pas de s’éteindre et que je ne me sens pas rassurée du tout ! Personne ne se lève si tôt ici ? Ah, oui… on est dimanche, c’est vrai.
    
    La porte s’ouvre brutalement. Je pousse un cri et en lâche ma lettre qui s’écrase sur le sol dans un flop bruyant. David la ramasse et me la tend, sans un mot. Il a ce je-ne-sais-quoi dans le regard qui me conforte dans l’idée que je ne dois vraiment pas continuer à le fréquenter… parce que lorsqu’il me regarde comme ça, y a des choses qui tremblotent dans mon corps, et je n’ai pas la moindre idée de ce que c’est.
    
    — Mais tu ne dors pas ? m’écrié-je sous le coup de la stupeur.
    
    Un petit sourire tord aussitôt sa bouche. Néanmoins, son expression demeure insondable.
    
    — Insomnie, élude-t-il. Tu ne veux pas ton papier ?
    — C’est… c’est pour toi, dis-je après m’être raclé la gorge.
    — OK. Merci.
    
    Il reste immobile, et son regard est de plus en plus difficile à soutenir.
    
    — Tu veux que je la lise maintenant ? demande-t-il alors.
    
    Outche !
    
    — Non, pas du tout… je… euh… Excuse-moi, pour tout à l’heure.
    
    M’attendant à ce qu’il me tire la gueule, je suis surprise de voir son visage s’adoucir. Et cette fois son sourire est franc.
    
    — Pas de problème, assure-t-il.
    — OK… euh…
    
    Etbim, la lumière s’éteint. Apparemment, môssieur-le-voisin-souriant n’avait pas allumé chez lui. Nous nous retrouvons donc dans le noir pour la deuxième fois ...
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