Quelqu'un dans mon genre
Datte: 01/06/2019,
Catégories:
fh,
voisins,
amour,
Oral
nopéné,
Humour
Auteur: Marie Anne & Luc Carois, Source: Revebebe
... douche. Plutôt satisfait de ma petite mise en scène, même si finalement j’ai fait tout ça pour pas grand-chose, vu que l’autre idiot était parti plus tôt que prévu. Le seul ennui, c’est que Sally m’a vu parler avec José et les pompiers… et – je commence à m’en rendre compte – comme elle a un cerveau, cela risque quand même de lui mettre la puce à l’oreille.
Or, si toutes les femmes rêvent de se taper un écrivain, la plupart d’entre elles détestent les flics. Et contrairement à ce que laissaient entendre les séries télés sur TF1, la vie d’un commissaire de banlieue, ça n’a rien, mais alors vraiment rien de passionnant. Juste une accumulation d’histoires sordides, résolues la plupart du temps sans bouger le cul de son fauteuil, avec un ordinateur datant de l’an mil et une connexion Internet aléatoire. Une plongée permanente dans toute la merde du monde, dont on ressort, quand on est normalement constitué, avec une impression d’être sale, impuissant et totalement inutile.
La plupart de mes gars pètent un plomb au bout de quelques années de service, et je ne dois mon salut qu’à l’écriture. J’ai construit des parois bien étanches entre ma vie de flic et ma vie d’écrivain, et personne – hormis ma famille et mes collègues – ne connaît mon véritable métier, tout comme aucun de mes proches ne sait que mes livres sont édités par une obscure maison d’édition. Deux vies parallèles, donc, entièrement cloisonnées, qui me permettent de garder mon équilibre psychique sans avoir ...
... besoin de trop mentir aux uns ou aux autres. Pas besoin de porter un masque… Les amours de Clark Kent étaient contrariés par Superman, ceux de Bruce Wayne par Batman, mais David Nolant était David Nolant. Si un jour quelqu’un découvrait la chose, eh bien personne ne pourrait m’accuser d’avoir menti.
Un jour peut-être, quelqu’un saurait… Mais ce soir, David Nolant « l’écrivain » comptait bien passer une agréable soirée avec Sally… dont il ne savait rien, hormis le fait qu’elle était sa voisine, qu’elle sentait bon, et que sa petite chatte était un délice.
*
L’impression de m’être endormie comme une vieille chaussette dans un endroit inapproprié finit fatalement par me réveiller. J’ai la bouche sèche comme si j’avais bouffé trois pizzas pimentées au chorizo, et descendu la bouteille de pinard en prime. Qu’est-ce que j’ai encore foutu ? J’ouvre un œil. Je mets quelques secondes à reconnaître le plafond de mon salon, chichement éclairé par la lueur orange dégueulasse des lampadaires. Et encore quelques autres secondes avant de bouger légèrement. Je réalise que je suis recroquevillée sur mon clic-clac. J’ai un bras et une jambe qui pendent dans le vide, et je suis à moitié à poil, vu que je porte mon peignoir qui est complètement entortillé autour de moi. J’ai mal au dos, bordel, et au cou. Je m’assois précautionneusement. Mes os craquent, et moi je pousse tout un tas de jurons dignes du capitaine Haddock.
Ooooh merde. Nolant.
Je l’ai zappé, c’est sûr. Je me souviens ...