1. Quelqu'un dans mon genre


    Datte: 01/06/2019, Catégories: fh, voisins, amour, Oral nopéné, Humour Auteur: Marie Anne & Luc Carois, Source: Revebebe

    ... cervelle sur les murs.
    — J’arrive.
    
    Putain de métier… Une autre de ces raisons pour laquelle « RIEN » serait plus facile… Nous aurions dû être en train de faire l’amour… Quelle femme accepterait qu’on la plante en un tel moment ? Surtout pour un politicien que tout le monde savait notoirement corrompu. Allons, c’était sans doute mieux comme ça…
    
    *
    
    C’est l’aube, et on se les gèle, comme d’habitude. J’arrive à la mairie. Deux de mes gars font le planton devant l’entrée. Je monte rapidement l’escalier qui mène au premier, dans le bureau du maire. Devant la porte, deux conseillers municipaux gueulent pour qu’on les laisse entrer, sans succès. J’entre à mon tour. José est là, avec le médecin légiste et un expert en balistique.
    
    — Alors ?
    — Alors rien, répond José. Il s’est fait sauter la cervelle, et il y en a partout.
    — On a retrouvé des documents, il a laissé un mot ?
    — Que dalle… À mon avis, il a craqué. Depuis qu’il avait la presse au cul à propos du fric qui aurait été distribué aux électeurs en échange de leur vote…
    — Vous avez prévenu la famille ?
    — Ben… Normalement, patron, c’est vous qui…
    — Mouais, bien sûr.
    
    Boulot de merde… Non seulement on n’est là que pour les corvées de chiottes qui consistent à relever ...
    ... les empreintes, nettoyer la merde, se taper la presse pour dire qu’on n’était au courant de rien, en attendant que les cow-boys de la crim’ viennent prendre le relais, mais en plus, c’est à nous – et à moi en particulier – d’annoncer ce genre de nouvelle aux familles. J’allais réveiller une femme au petit matin pour lui dire que son mari s’était suicidé. J’allais l’entendre crier, ses mômes allaient se réveiller… et ce soir, j’allais me saouler et écrire un poème, histoire d’exorciser tout ça. Avec la sourde culpabilité de surfer sur la misère du monde…
    
    — Vous avez le numéro de sa femme ?
    — Regardez dans son portable, patron…
    
    Évidemment… Je prends délicatement le portable du mort et jette un coup d’œil sur les derniers appels. Visiblement, sa femme n’est plus la première de ses préoccupations. Un numéro revient sans cesse, plus de dix fois ces dernières quarante-huit heures. Je compose le numéro sur mon téléphone…
    
    — Allô ? répond enfin une voix pâteuse, à la dixième sonnerie.
    — Allô, ici le commissaire Nolant. Puis-je savoir à qui appartient ce numéro ?
    — Commissaire…Nolant ? C’est toi, David ? Tu me fais une blague ou quoi ?
    
    Temps d’arrêt. La révélation m’entre violemment en pleine poire.
    
    — Sally ?!
    
    À suivre 
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