Quelqu'un dans mon genre
Datte: 01/06/2019,
Catégories:
fh,
voisins,
amour,
Oral
nopéné,
Humour
Auteur: Marie Anne & Luc Carois, Source: Revebebe
... monte jusqu’à l’appartement où se livrera la bataille. J’entends des éclats de voix derrière la porte… Le mec parle fort, en plus, je n’ose même pas imaginer de quoi. Scooter, bagnole, foot ? Argh, ça me donne des sueurs froides. Je sonne…
Sally ouvre la porte. Elle a sorti le grand jeu pour appâter le nigaud, mais elle ne s’attendait pas à ce que je débarque. Elle ouvre des yeux stupéfaits, surtout quand, sans lui laisser le temps de parler, j’entre chez elle d’un pas décidé.
— Salut, ma belle. Je ne bosse pas ce soir, je me suis dit que ce serait une bonne idée de te faire une surprise. Tiens,ma chérie… Je te donne les fleurs tout de suite, je crois qu’elles vont avoir besoin d’eau.
Gros, gros silence qui s’étire… Les yeux toujours écarquillés, elle tient le bouquet à deux mains devant elle comme pour se protéger d’un ennemi invisible.
— Euh, oui… balbutie-t-elle finalement. Entrez… David. J’ai… j’ai de la visite.
Je zieute le gars qui est devenu livide en comprenant que son plan cul vient de prendre du plomb dans l’aile. J’enfonce le clou.
— Ah oui… On s’est croisé. C’est le monsieur qui ne sait pas faire marcher un interphone ?
— Ben si, je sais comment ça marche, mais y avait pas son nom…
— Ben ouais, mais y avait les numéros d’appartements. 132, ça veut dire premier immeuble, troisième étage, deuxième appart’. Et c’est comme ça dans toutes les résidences. Vous habitez en pavillon ?
— Ben… euh… non…
— Ben alors, jeune homme…
Sally se repointe ...
... après avoir mis les fleurs dans un vase. Je vois bien qu’elle est super embarrassée, et je ne veux pas lui faire perdre la face. Vu son caractère, elle m’en voudrait à mort.
— Je suis désolé, Sally, je ne savais pas que tu avais invité quelqu’un pour la soirée. Je vais me retirer et vous laisser tous les deux.
— Euh… vous… vous voulez prendre un verre, avant de descendre ? demande-t-elle d’un air complètement désorienté.
— Non, merci. Je t’ai apporté ça aussi, dis-je en tendant le bouquin.
— Oh, c’est… euh…
— Y a une dédicace pour toi sur la page de garde.
— Merci, répond-elle d’une voix mourante.
Elle l’ouvre, et je vois son visage devenir écarlate. Pourtant, c’était juste quelques lignes bien innocentes :
— Allez, je vous laisse, dis-je en faisant un clin d’œil. Bonne soirée…
De retour chez moi, je ferme la porte et respire trois fois lentement, histoire de reprendre le contrôle de mes nerfs. Vu les circonstances, je ne pouvais pas faire plus. Je n’allais quand même pas sortir le type de son appartement à coups de pompes dans le cul, même si j’en avais furieusement envie. Alors j’ai joué mon va-tout. Soit elle décline – et je suis perdu –, soit elle accepte, et… je suis perdu.
*
Vingt-deux heures trente. Je sonne.
Il met des plombes à venir m’ouvrir. J’entends ses pas traînants dans le couloir. Décidément, cette soirée va se finir comme elle a commencé : médiocrement. La porte s’ouvre enfin.
— Salut, Sally. Tu…
Je ne le laisse pas terminer.
— ...