Quelqu'un dans mon genre
Datte: 01/06/2019,
Catégories:
fh,
voisins,
amour,
Oral
nopéné,
Humour
Auteur: Marie Anne & Luc Carois, Source: Revebebe
... rougir. Et cette putain de lettre qu’il m’a tendue avant de redescendre l’escalier, l’air de rien. Elle est restée sur ma table de salle à manger depuis, à moitié ouverte, un coin chiffonné sous un dessous de plat, des taches de graisse sur les autres bords. Vaut pas mieux, cette lettre. Je pense que je vais l’oublier là jusqu’à ce qu’elle s’envole par la fenêtre, quand enfin il arrêtera de faire moins quinze dans ce pays et que je recommencerai à aérer.
David, c’est pas un causant, mais faut lui concéder qu’il sait bien s’y prendre à l’écrit. Sûr : chez un mec qui écrit des bouquins, on devait s’y attendre. C’est juste ce qu’il dit, quoi. À la lecture, je me suis aperçue que sa mine autoritaire de mec qu’en a rien à foutre des autres est simplement unefaçade.
Plus question de traîner au deuxième maintenant que je sais à qui j’ai affaire !
Un SENTIMENTAL !
Un putain de SENTIMENTAL !
Avec des mains pareilles ! Et un jemenfoutisme aussi complet !
Qui aurait pu s’attendre à ce que je tombe sous le charme d’un imbécile de sentimental ? Je les fuis comme la peste depuis des années, et il a fallu que je persiste à en draguer un pendant une semaine entière !
Je voulais juste me faire baiser – c’est, paraît-il, ce que je sais faire de mieux dans la vie –, et voilà que je me rends compte avec effroi que le mec meplaît vraiment… Dans le même temps, j’apprends que je lui plais aussi, finalement, mais que je ne dois pas m’approcher de lui, pour des raisons aussi ...
... obscures que foutrement idiotes, j’en ai bien l’impression.
Mais ce qui est important, c’est de lireentre les lignes de ce monsieur. Et c’est ce que j’ai fait. Depuis, j’essaie de l’éviter comme la peste.
On a failli se croiser dans l’escalier, hier. Heureusement, je l’ai aperçu en jetant un œil par-dessus la rambarde. Je suis remontée aussi sec. Qu’on ait des balcons si proches me fout désormais tellement les boules que je songe sérieusement à déménager à nouveau, et rapidement. Et dire que j’adore me faire griller au soleil en bikini… peut-être que d’ici l’été il aura compris que je ne suis plus intéressée !
Mais moi, vais-je réussir à tenir tout ce temps en le sachant si proche, en le désirant encore comme une folle tout en craignant de l’approcher de trop près ! C’est un soleil, ce mec, il m’attire tellement… Je vais tendre le bras, etpfffuit, cramée au troisième degré, bonne pour l’asile.
Je jette rageusement mon éponge dans l’évier et fais demi-tour, arrachant mon tablier puis mes gants en plastoc couleur saumon. J’ai pris la décision de ne plus fréquenter ce monsieur. Au cours dangereux que prennent mes pensées, je comprends aisément que ça ne suffira pas. Une autre décision s’impose : baiser.
Ce soir, je fais venir un de mes vieux coups qui en pince toujours pour moi. Je vais le chauffer à mort et me faire prendre dans toutes les pièces de l’appartement, et crier si fort que l’autre ne pourra pas dormir. J’y veillerai. Quitte à simuler.
Et… j’ouvrirai la ...