1. Rhapsody in blue - Première partie


    Datte: 17/04/2019, Auteur: Lilas, Source: Revebebe

    ... réticence.
    
    – Tu dis n’importe quoi, murmures-tu. Si seulement tu pouvais comprendre que je ne veux pas être fatigué demain, tu…
    
    – J’ai très bien compris. Écoute, je suis désolée, mais je n’ai pas du tout aimé la façon…
    
    Les mots s’éteignent sur mes lèvres. Une de tes mains a repris mon poignet, et ton pouce caresse ma paume, en un petit mouvement sensuel. Tu t’approches de moi, t’approches, je vois ta bouche toujours plus près de la mienne… j’ai envie de crier, de faire n’importe quoi pour que tu t’écartes de moi… puis tu m’embrasses. Ce n’est pas un baiser tendre. Il est tout, sauf tendre. Agacé, brûlant de désir, aussi.
    
    – Je n’oublie pas ton désir, chuchotes-tu alors, tout contre mes lèvres. J’y pense tout le temps, au tien, et au mien. J’y ai pensé toute la soirée. Je te regardais, et j’avais tellement envie de faire ça, malgré ce que j’ai dit… avant que Arkshay arrive.
    
    Tout ton corps se rapproche du mien, jusqu’à ce que je sente ta chaleur en émaner, à travers la fine couche de ton tee-shirt. Je respire un léger nuage de lessive et d’eau de toilette, l’odeur subtile de ta sueur. Cette inhalation semble atterrir tout droit dans mon ventre soudain noué, tel un appel trouvant un écho rouillé. Ma colère est sérieusement émoussée. Mais j’essaie de te repousser, encore une fois.
    
    – Va dormir ! lancé-je d’une voix étranglée. Je n’ai pas envie de coucher avec toi !
    
    Mais un sourire plein d’assurance traverse ton visage. Ces derniers temps, j’avais oublié cette ...
    ... façon-là que tu as de sourire. Comme si le monde devait se prosterner à tes pieds. Une poussée de colère m’embrase.
    
    – Bien sûr que si… rétorques-tu avec une aisance toute pleine de machisme.
    
    J’ai envie de te frapper, de te griffer le visage, et pourtant je me contente de rester immobile à te contempler dans l’obscurité, les poings serrés. Avec lenteur, tu te colles à moi, frottes doucement ton bas-ventre contre le mien. J’ouvre la bouche pour parler, mais pas un son n’en sort. Tu en profites pour y enfoncer une langue chaude et douce. Je respire fort. Ce baiser sensuel est interminable…
    
    – Tes mains sont glacées… chuchotes-tu enfin.
    
    Glacées ? Au contraire, j’ai l’impression qu’on vient soudainement de me jeter tête la première dans un four à 250 degrés ! Prise de vertige, je m’accroche à toi. La fureur et le désir luttent à quantité égale en moi, refluant, s’unissant. Je m’en veux d’être aussi faible, je m’en veux d’avoir craqué, je m’en veux de te laisser me toucher comme ça. Et je m’en veux surtout pour la réaction de mon corps.
    
    Déjà, je me tends vers toi, à la recherche d’un contact plus intime. Tu m’embrasses à nouveau, avec plus de fièvre. Ta main droite rampe sur mon ventre, qui se contracte nerveusement. Ta paume est tiède. Puis elle effleure la braguette de mon jean, pour brusquement s’emparer de mon entrecuisse, d’un geste possessif. Je pousse un gémissement.
    
    – Non… objecté-je encore, pour la forme.
    
    – Si…
    
    Je pense confusément que nous devons ...
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