Rhapsody in blue - Première partie - Histoires de Sexe

Rhapsody in blue - Première partie

... Française, murmures-tu gentiment. Pourquoi prends-tu les choses si mal ?

J’ai envie de répondre, mais tu m’embrasses doucement. Et lorsque tu décolles tes lèvres des miennes, avec lenteur, j’ai oublié ce que je voulais précisément dire. Nous nous fixons intensément.

– Tu sais, je prends ça mal parce que… parce que j’ai honte de ce que je ressens avec toi, dis-je tout bas.

– Il ne faut pas avoir honte… ça nous fait du bien à tous les deux, je crois.

– C’est facile à dire, pour toi… mais je ressens ça comme une faiblesse. Et si j’avais imaginé que nous en serions rendus là, à ce stade de mon séjour, je ne serais pas venue, crois-moi…

– Alors pourquoi es-tu venue ? répliques-tu d’une voix douce.

Je reste silencieuse un moment. Hors de question de me laisser aller à une introspection, à cette heure tardive. Qui sait ce que je pourrais découvrir sous les remous de ma fatigue ? Quelque squelette caché dans le placard de mes fantasmes ? Beuârk. Bon, te dire quoi alors ? Simplement que je voulais apprendre ? Comprendre ?Oui mais comprendre quoi ?

Cependant, ton regard insistant me presse de répondre. Et je te la dois, cette réponse, après tout ce que je te fais traverser.

– Je ne sais pas, dis-je à contrecœur. Peut-être que j’ai le goût du risque, qui sait ? Et puis j’avais vraiment besoin de vacances… et besoin de te revoir.

– Mais comment savais-tu que je ne serais pas, euh… con ?

– Con ? Tu veux dire par là que tu aurais pu avoir un sale comportement ...

... avec moi ?

Tu hoches la tête.

– Je ne savais pas si tu serais con. Tu m’avais invité, et nous avions à peu près mis les choses à plat. Ou plutôt, il y avait eu un dialogue. Alors je suis venue, c’est tout. Je ne regrette pas d’être ici.

– Moi aussi je suis heureux que tu sois là…

Tu m’embrasses à nouveau, longuement cette fois.

– Je crois qu’on devrait dormir maintenant, murmuré-je. Tu n’oublies pas que tu as cours, demain ?

– Oui, je sais… on va dormir.

Tu t’écartes de moi, visiblement à regret, te lèves, et vas à la salle de bain. J’entends le bruit du robinet. Tu restes longtemps enfermé. Je ferme les yeux.

– Tu dors ?

J’ouvre un œil indolent. Tu es en pyjama, et étendu sur un coude à côté de moi, sous la couette. Tu souris bizarrement. En effet, j’ai dû m’endormir un moment.

– Non, pas vraiment… il est quelle heure ?

Tu fais une grimace, et jettes un coup d’œil sur ta montre, restée sur le chevet.

– Pffouh… il est une heure du matin. Je vais être crevé demain.

– Bon, alors tais-toi et dors.

Tu poses ta tête sur l’oreiller, mais gardes tes yeux fixés dans les miens.

– Eva ?

– Mmm ?

– Pourquoi as-tu eu envie de faire l’amour avec moi ?

Je détourne subitement les yeux, réprimant un soupir agacé. C’est pas vrai…

– Je t’en prie, arrêtons de parler, d’accord ?

Tu ne dis rien, mais je sens soudain ta main ramper sur mon ventre, avec audace, escalader graduellement mon corps, atteindre la rondeur d’un sein, le prendre en ...