Mardi 25 février 2048 - Histoires de Sexe

Mardi 25 février 2048

... sont remontées à la surface : je me suis identifiée à ta partenaire, je sentais ta peau, tes mains sur mes seins, et la force de ton sexe en moi… Tu ne peux pas savoir comment j’en ai bavé pour t’oublier. J’y étais presque arrivée, mais quand les informations ont annoncé ta mort, j’ai pleuré toute la journée et mes envies de suicide sont revenues.
— En fait, tu es toujours amoureuse de moi…

Elle acquiesce, la tête baissée, et continue :

— Alors, le même soir quand Dimitri a porté attention à ma petite personne, j’ai hurlé mon désir. Un homme jeune et beau prend soin de toi et te donne de l’amour sans retour : cela n’arrive pas souvent. Toute la nuit, au rythme des gardes, ils m’ont tous les deux choyés, séparément ou ensemble. Je n’ai même pas compté le nombre de fois où nous avons joui. Ce n’est qu’au matin qu’il m’a pénétrée, et j’ai pris deux orgasmes avant qu’il ne lâche sa liqueur dans mon ventre ; c’était un vrai bonheur.

Selma revient vers notre table. Elle semble plus sereine et remarque tout de suite le malaise qui s’est installé entre ...

... nous.

Du fond de la galerie apparaissent deux soldats.

— Voici ma voiture ; tenez-moi au courant de l’avancée de votre affaire.

Elle se lève, m’embrasse et salue la table d’à côté. C’est à ce moment que derrière les deux supplétifs une forme élancée surgit et se jette dans les bras d’Élisabeth. Je reste figé devant cette grande liane sortant de l’adolescence.

Dans l’avion, Agnete et Dimitri se sont endormis. Selma pose sa tête sur mon épaule et devient féline ; mon malaise l’alerte.

— Que se passe-t-il ?

Elle me regarde, une lueur d’angoisse dans les yeux ; elle redoute la réponse.

— La jeune fille qui était avec Élisabeth, c’est ma fille.

Son visage se fige. Une larme perle au bord de son œil.

— Si tu le désires, je ne me m’opposerai pas entre vous deux.

Sa poitrine est entrecoupée de spasmes.

— C’est de l’histoire ancienne ; c’est toi que j’aime, et c’est avec toi que je veux vivre le reste de ma vie. Avec toi, et Hélène aussi.

Je la serre dans mes bras. Elle fond en larmes, heureuse et libérée.

Je pose un baiser sur sa chevelure.