1. Mardi 25 février 2048


    Datte: 16/04/2019, Catégories: fh, ff, ffh, hplusag, fépilée, amour, Auteur: Nooz, Source: Revebebe

    ... ai entendus sous la douche ; c’était chaud !
    
    Nous sommes face à face ; Élisabeth rayonne.
    
    — Tu ne peux pas savoir comment je me suis sentie vivante ces deux jours.
    — Pourquoi as-tu quitté le service actif alors ?
    — Pour ma fille.
    
    Elle me montre sur son répéteur de poignet une photo. Une jeune fille est à côté d’elle, plus grande de quelques centimètres, une peau ambrée. Elles se ressemblent énormément.
    
    — Elle s’appelle Lou-Ann.
    — Elle très belle ; elle va faire des ravages dans la gent masculine.
    — Tu ne crois pas si bien dire ; je vais bientôt installer desClaymore dans le jardin. Trop de petits cons de fils de militaires aimeraient bien « se taper » la fille du général. Je vais leur aérer les poumons, moi !
    — 14, 15 ans ?
    
    Elle baisse les yeux.
    
    — Bientôt 16 ans.
    
    Mon estomac se tord ; le calcul n’est pas compliqué. Je la regarde, effaré. D’une voix monocorde, elle s’exprime mécaniquement :
    
    — Quand je suis rentrée de Centrafrique, les spécialistes ont diagnostiqué un syndrome PTSD (syndrome post-traumatique), ce qui semblait être plausible. Je savais, moi, que ce n’était pas cela. J’étais follement amoureuse de toi.
    — Pourquoi ne m’as-tu rien dit ?
    — Par bêtise. J’ai eu peur que pour toi ce ne soit qu’une passade, un bon moment passé. J’ai huit ans de plus que toi, et la différence d’âge me semblait à l’époque rédhibitoire. Alors je me suis dit que j’étais assez solide pour combattre la douleur de la séparation. Les premières semaines, tous les ...
    ... soirs je me couchais avec « Prosper » sur la table de nuit, une balle engagée dans le canon. C’était si simple : le canon dans la bouche, on ferme les yeux, et puis…
    — Mais tu étais enceinte !
    — À ce moment-là, je ne le savais pas encore. Pendant les missions, mes règles étaient très irrégulières. Je ne me suis pas inquiétée, mais après un mois… Je ne disposais d’aucune possibilité pour te joindre ; j’ai décidé de la garder. Ce fut ma meilleure thérapie. Sentir grandir en moi le fruit de notre amour m’a rendue vivante et m’a permis d’avancer, mais je devais trouver une autre orientation à ma carrière. J’ai pensé quitter l’armée, et finalement j’ai repris la route de l’université et je suis devenue un rond-de-cuir.
    — Tu aurais pu m’en parler quand nous nous sommes revus à l’OTAN.
    — Oui, mais à cette époque j’étais mariée, et mon mari avait reconnu Lou-Ann. Et toi aussi tu l’étais. Alors, à quoi bon ?
    
    Je regarde la photo, mal à l’aise. Le reste du repas me reste en travers de la gorge. Le goût de tous les aliments est proche du carton. À la table d’à côté, Selma administre un savon mémorable au couple infernal.
    
    — Et si l’on n’avait pas parlé de ta fille, tu allais m’en parler un jour ?
    — J’ai hésité. Les femmes ont parfois un sixième sens, et Selma ne déroge pas à la règle : je pense qu’elle a compris qu’il y a un secret entre nous. Comme tu construis une relation qui semble solide avec elle…
    — Quand je vous ai entendus tous les deux sous la douche, plein d’images ...