Du vertige aux vertiges
Datte: 20/03/2019,
Catégories:
f,
fh,
couple,
avion,
amour,
volupté,
ecriv_c,
Auteur: Fanny et Philippe, Source: Revebebe
... monde est arrivé maintenant, mais je n’ai même pas remarqué leur présence, trop profondément troublée par mes deux cent sept scénarii avec l’objet de mes fantasmes qui, assis à ma droite, m’effleure électriquement la cuisse de la sienne.
Tour de table, tour de nos angoisses, puis travail en groupe de cinq. Comme par hasard, qui n’en est pas un, Adrien est dans le même groupe que moi. Nous nous découvrons en mettant à nu nos angoisses, nos failles, nos fragilités. Heureusement, l’ambiance "chaleureuse", du type colo de mes quinze ans, permet d’alléger nos psychoses bien peu séduisantes, comme l’envers d’un décor théâtral.
Quinze heures : Après un joyeux pique-nique, l’heure du premier TP est arrivé.
Nous voilà réunis autour des deux montgolfières. Les vents nous sont favorables. "Nous avons de la chance" nous dit le thérapeute. Tu parles, moi, j’aurais préféré qu’il y ait une tempête !
Ma phobie arrive au grand galop ! Crise de tachycardie… ça ne va pas du tout ! J’essaie de respirer calmement et longuement, et oublie toute tentative de séduction envers mon Apollon. Je me sens mal et des gouttes de sueur dégoulinent le long de mes tempes. J’essaie d’imprimer des pensées positives. Je veux me rappeler, pour me donner du courage, les fois où l’on m’a trouvée courageuse, mais je ne me souviens de rien, l’esprit tétanisé. Je n’arrive même pas à percevoir l’état de mes compagnons de psychose, leur stress.
J’essaie d’écouter les instructions : nous devons monter deux ...
... par deux, la montgolfière restera captive, c’est-à-dire reliée au sol par le câble. Elle montera progressivement jusqu’à 100 mètres, puis redescendra. Dans la mesure du possible, nous devons garder les yeux ouverts, regarder le ciel, puis la terre et renouveler l’opération le plus souvent possible…
Désemparée et "emparée" d’un stress indicible, je cherche Adrien du regard. Il est prêt, et tout près. À ce moment-là, il a l’air détendu, tellement détendu que je me demande si ce n’est pas un imposteur, genre journaliste pour un magazine psy qui vient faire son article sur la détresse des autres. Le salaud… Je suis dans un état lamentable. J’ai très chaud et ne maîtrise plus rien.
Doucement, mais fermement, Adrien me prend par le bras. Son contact a pour effet immédiat de me calmer net, telle la cocotte-minute que l’on ouvre. Il nous dirige vers la montgolfière. Les autres nous félicitent de nous lancer. Tu parles… je pense qu’il faut mieux ne pas avoir vu les autres d’abord ! Quel courage : je suis tellement tétanisée que j’ai les yeux collés, fermés et que j’agrippe littéralement Adrien ! Je sens mes ongles s’incruster dans son bras. Je m’excuserai plus tard. Je sens que la montgolfière bouge. J’ai peur, très peur. Je suis nauséeuse. Je ne suis capable de rien.
Et puis, j’ai l’impression qu’Adrien perd de sa superbe. Il me murmure que nous y sommes, mais qu’il ne peut plus "m’accompagner". Hein ? Quoi ?" Je le sens à son tour tétanisé. Il n’est pas journaliste alors, ...