1. Du vertige aux vertiges


    Datte: 20/03/2019, Catégories: f, fh, couple, avion, amour, volupté, ecriv_c, Auteur: Fanny et Philippe, Source: Revebebe

    ... vacances, alors que "thérapie comportementale" renvoie inévitablement aux frapadingues et toqués en tout genre…
    
    D’ailleurs, aux copines qui me demandent ce que je vais faire de mes vacances, je réponds glorieusement, d’un air dégagé : "un stage de Montgolfière dans le Tarn". Invariablement, la célibataire que je suis redevenue soulève des regards envieux et admiratifs… que je ne contredis pas !
    
    Nous sommes enfin le dimanche 18 juillet. Je suis dans le train, un peu tendue.
    
    Ce sont quand même des vacances inhabituelles ! Et puis, plus de huit heures de train me paraissent une éternité. Mais je repense à mon vol du Brésil et pense : "Allez, détends-toi, le pire n’est jamais certain".
    
    Le train est bondé durant cette période estivale : des gamins et leurs jeux vidéos, des insupportables avec leur portable incontournable, des endormis, un couple qui regarde un DVD, et face à moi, un type avec un magnifique regard, aussi troublant qu’apaisant, d’un bleu océan à s’y noyer.
    
    Mon esprit commence d’ailleurs à s’y perdre : aller-retour sur mes plus jolies histoires érotiques et amoureuses. Je dois avoir l’air mystérieux de ceux qui sont là, mais absents, au loin.
    
    Une manifestation sonore me sort de ma torpeur et je m’aperçois que "mon" passager aux yeux océan m’observe. Je sens le rouge me gagner et il détourne son regard avec élégance.
    
    Entre le brouhaha du wagon et l’océan de ces yeux, je tente d’organiser ma résistance passive en sortant quelques livres. En ...
    ... réalité, il m’est impossible de me concentrer, troublée par "mon" passager et l’oreille irrésistiblement attirée par une conversation. D’ailleurs "mon" passager, l’air impassible, me donne l’impression de tendre l’oreille également. Nous sommes manifestement tous les deux interpellés par cette discussion, tantôt vive tantôt chaude, de ce voisin qui semble naviguer entre vie off-icielle et off-icieuse.
    
    A en croire ses propos, sa vie officielle ressemble à "morne plaine en plein hiver", révélant un type enquiquinant et goujat. En revanche, sa vie officieuse semble croustillante…
    
    En faisant abstraction de la cacophonie qui règne dans le wagon, je réussis à comprendre que ce type, plein de désir pour son interlocutrice, est aussi un fabuleux amant. Je peux capter des "Moi aussi…", "J’aimerais être contre ton corps chaud, me frotter contre ta peau douce… sentir ton odeur… passer ma langue sur ton sexe", "Tu sais, je ne pourrais pas me lever"…
    
    J’avais envie de vérifier mais je n’ai pas osé. J’entends encore, curieuse et de plus en plus troublée : "J’ai envie de me caresser", "J’ai envie d’être comme la dernière fois", "J’aime quand tes mains me touchent…", "J’ai envie de ton petit minou" -quel nom ridicule, ai-je pensé- "As-tu tondu ton gazon ma petite fleur ?…", "Oh oui, j’aimerais que tu me prennes ainsi… ta bouche experte… tes seins fermes… ton grain de beauté que moi seul connais", "Je sens ma bite dure" - hum, quel manque de poésie- "Je te l’offre".
    
    Et puis, sans même ...
«1234...10»