Oublier
Datte: 27/02/2019,
Catégories:
fh,
nonéro,
aventure,
sf,
Auteur: Gufti Shank, Source: Revebebe
... côté opposé à celui où nous nous trouvions, un large escalier affleurait de l’eau. Autrefois, il devait donner sur une rue, aujourd’hui enterrée ou immergée. Il y avait peut-être trois ou quatre mètres de fond, mais les marches les plus basses et profondes que l’on devinait disparaissaient encore sous le sable. Ma compagne prit pied sur un palier et fut bientôt devant une lourde porte fermée, qu’elle essaya d’actionner en vain.
— Attends, regarde, à gauche, il y a un écran, lui fis-je en nageant de son côté. Passe ta main dessus.
Elle tourna vers moi des yeux écarquillés d’étonnement.
— Comment le sais-tu ?
— Je n’en sais rien. Juste un vague souvenir.
— C’est d’ici que tu viens, alors…
Je pris pied sur l’escalier, tandis que la belle rouquine posait sa main sur l’écran de contrôle.
— Pfff ! Comment veux-tu que ce truc fonctionne encore !
Elle soupira.
— Et toi ! Comment est-ce possible que tu connaisses cet endroit ?
Je la rejoignis devant la lourde porte, et caressai l’écran à mon tour.
— Cette ville est détruite depuis pl…
Mais elle s’interrompit brusquement lorsque la porte s’ouvrit dans un chuintement hydraulique.
— Je me souviens, fis-je à voix basse en m’avançant dans le grand hall que nous avions révélé. C’est ici que je travaillais…
Alys, médusée, me suivit. Des éclairages artificiels se déclenchèrent à mesure que nous progressions dans la vaste pièce complètement vide. Nos pas pourtant lents dans l’épaisse couche de ...
... poussière formaient des volutes dans la lumière blafarde.
— Par ici !
J’empruntai un passage à gauche, puis un escalier qui s’enfonçait dans les profondeurs du bâtiment. Il avait vraiment tenu le coup : nous étions à présent bien au-dessous du niveau de la mer et l’eau n’était pas entrée. Encore un étage.
— Mais où vas-tu ? Johan ! Attends-moi !
Exalté, je descendis les marches quatre à quatre, et m’immobilisai finalement devant une nouvelle porte qui semblait faite d’or massif. Alys me rejoignit, essoufflée.
— Où sommes-nous ?
— Je ne sais pas… je ne suis pas sûr…
— C’est ici que tu vivais ?
— Tiens, regarde, encore un écran, derrière toi.
Machinalement, elle y posa sa main. Rien ne se passa. Elle me jeta un regard interrogatif. Je l’embrassai en réponse, et à mon tour glissai ma main sur le contrôleur. Et de nouveau la porte s’ouvrit.
— Mais… pourquoi est-ce que…
— Cet endroit était secret et très surveillé, l’interrompis-je. Seules quelques personnes y avaient accès. Viens.
De nouvelles bribes de mémoire me revenaient au fur et à mesure.J’étais un scientifique ; je travaillais ici sur un grand projet… Une nouvelle porte semblable à la précédente se dressait devant nous à quelques mètres, et tout autour de nous paraissait également fait d’or brut. J’actionnai encore un panneau et elle s’ouvrit après que celle de l’entrée du sas se fut fermée, et je me pétrifiai soudain à la vision d’un immense laboratoire : celui dans lequel j’avais mené mon projet à ...