Oublier
Datte: 27/02/2019,
Catégories:
fh,
nonéro,
aventure,
sf,
Auteur: Gufti Shank, Source: Revebebe
Résumé des épisodes précédents : J’ai complètement perdu la mémoire et me retrouve plongé dans un monde étrange peuplé d’hermaphrodites à l’allure féminine qui me considèrent comme dégénéré parce que pourvu d’un seul sexe. J’ai rencontré Alys, dégénérée comme moi, qui m’a offert un refuge temporaire chez sa maîtresse, Dame Heline. Mais les dégénérés mâles sont interdits en ville, et j’ai été capturé et enfermé dans la prison de Tal-Mania où j’ai fait la connaissance de Kalmin, un homme également prisonnier. Je suis bientôt tiré de là par Dame Heline, puis par Dame Mazela, qui me « louent » pour égayer des soirées bourgeoises, au cours desquelles je suis drogué d’une potion de vigueur. Découvrant l’état déplorable dans lequel le poison m’a plongé, ma belle Alys devient folle et tue Mazela. Elle est alors emprisonnée à son tour à Tal-Mania, condamnée à mort. Mais profitant de la mutinerie désespérée des détenus menée par Kalmin, je réussis à libérer Alys et nous nous enfuyons par le conduit d’évacuation des eaux usées dont la grille a été descellée par les révoltés. Nous découvrons un monde étrange, plongé dans la plus sombre obscurité, où nous recueillent quelques hommes et femmes perdus sous terre. Mais la perspective d’agoniser à leurs côtés nous terrorise et nous suivons avec effroi le cours de la rivière souterraine, pour enfin retrouver la lumière et constater que nous sommes parvenus presque au bord de la mer. Voir récits n°16432,16444,16452,16473 ...
... et16497.
***
Nous marchions tous les deux sur le sable chaud mélangé de douces cendres, en direction de la ville que l’on devinait scintiller dans le lointain. Il n’y avait sans doute qu’une dizaine de kilomètres tout au plus à parcourir, mais le soleil et l’air étaient très chauds, et la grande plaine presque aride. Un fort vent de mer nous rafraîchissait heureusement. Et nous avions bien fait de finalement garder nos vêtements trempés, qui nous protégeaient quand même un peu de la fournaise.
— Tu as remarqué, me demanda Alys, il n’y a rien de vivant. Je n’ai pas vu le moindre oiseau, le moindre lézard, ou le moindre insecte.
C’était vrai. Rien ne semblait survivre ici. Pourtant nous venions de sortir du lit d’une rivière, et la mer n’était qu’à quelques centaines de mètres.
— Tout au plus, il y a ces buissons, poursuivit-elle.
Quelques genévriers, ou peut-être des ajoncs, ornaient la lande désertique par petites touches vertes, mais les plus hauts ne dépassaient pas deux mètres. Et ailleurs, partout ou presque, même l’herbe semblait avoir du mal à pousser. Je m’épongeai le front.
— Sous cette chaleur, rien ne survit.
Je repensais à ses paroles :« Il ne faut pas sortir de la ville, c’est dangereux ; l’air et l’eau sont pollués, et rien ne pousse ; on ne peut pas survivre hors de la ville. » Et si c’était vrai… si ce que j’avais pris pour un conte n’était que la plus simple et la plus triste vérité ?
— Mais nous en sommes en juin. Il ne doit pas faire aussi chaud toute ...