Oublier
Datte: 27/02/2019,
Catégories:
fh,
nonéro,
aventure,
sf,
Auteur: Gufti Shank, Source: Revebebe
... réponse, mais je crois que je n’ai jamais eu aussi peur de ma vie.
— Et elle, qui est-ce ? demanda sèchement celui qui nous tenait toujours en joue.
— Alys est ma compagne, répliquai-je tout aussi froidement.
— C’est elle que tu es remonté chercher quand on s’est enfui ?
— Ben remarque, maintenant, je comprends pourquoi… commenta un autre des anciens détenus.
Il y eut un silence ; l’homme qui nous braquait baissa enfin son arme.
— Vous pouvez rester ici, me fit-il, mais comme je l’ai dit à tes potes quand ils sont arrivés, vous vous démerdez pour bouffer ! Et je garantis pas votre sécurité. Surtout celle de la fille…
Alys se serra encore contre moi en dévisageant un instant avec appréhension l’escogriffe qui s’éloignait déjà.
***
— Il s’appelle Okam ; il est un peu rude, mais on est bien content de l’avoir trouvé là en arrivant.
— Lui et ses copains ont suivi le même chemin que nous il y a quatre ou cinq ans, d’après ce que j’ai compris.
— Ouais, sauf qu’ils venaient pas de la prison, ils ont dit.
— Apparemment, il y a d’autres souterrains qui finissent dans la grande cascade.
— Et eux, ils vivent ici depuis tout ce temps.
— Ouais, ils connaissent bien la ville.
— Ils ont tout exploré et récupéré ce qui pouvait servir.
— Ils se sont fait un abri, là-haut, un peu plus loin.
— Venez, on va vous montrer.
Les trois évadés continuèrent de parler tout le temps que dura notre parcours dans ce qui restait de la ville, et je compris à leurs paroles ...
... qu’ils étaient comme nous tombés dans le vide, et qu’eux trois avaient également survécu à l’incroyable chute et s’étaient laissé porter un moment par le courant, dans le noir, avant de finir sans doute dans la rivière qui nous avait sortis nous aussi de cet enfer effrayant.
— Et… les autres ? hasardai-je en repensant aux corps qu’on avait devinés flotter peu après le bas de la cascade.
Mais ils haussèrent simplement les épaules.
— On y est presque, c’est là.
Tenant ma belle par la main, j’avançai à la suite de nos guides, escaladant une sorte de grande colonne métallique qui avait dû faire autrefois partie d’un gigantesque building et gisait désormais à moitié enfouie. Et nous découvrîmes au-delà, un reste d’immeuble ouvert en son flanc ; on y accédait à quelques mètres du sol par un escalier de ferraille qui émergeait du sable. Nous parvînmes dans une vaste salle, reliquat d’un immense hall transformé en pièce de vie commune, éclairée par les larges trouées dans les murs de la construction et par les ouvertures servant sans doute anciennement de fenêtres. Notre entrée fut saluée par des sifflets admiratifs et des regards salaces.
— Eh les gars ! Voilà qui va pimenter un peu nos soirées !
En comptant nos guides, il y avait là une douzaine de types, tous plus hirsutes et effrayants les uns que les autres. Et pas une seule fille. Une douzaine de regards braqués sur Alys, sur son corps, sur ses jambes, sur ses fesses, sur sa poitrine. Un lourd silence suivit ...