1. Oublier


    Datte: 27/02/2019, Catégories: fh, nonéro, aventure, sf, Auteur: Gufti Shank, Source: Revebebe

    ... constructions les plus reculées.
    
    ***
    
    Silencieusement, tristement, nous marchions main dans la main dans la ville proprement dite, entre les décombres de rutilants gratte-ciel de verre effondrés depuis de longues années. Le sable avait recouvert une bonne partie des ruines de la cité, et la mer s’avançait jusqu’au beau milieu des immeubles partiellement enfouis. Seuls quelques bâtiments de pierre plus austères que les autres avaient apparemment résisté au temps et se tenaient encore debout, les pieds dans l’eau ou dans le sable. Et même la plupart de ceux-là n’étaient plus entiers, ne comportant plus que quelques étages, alors qu’à l’évidence, ils en avaient eu bien plus autrefois.
    
    Tout était très étrange, imposant et inquiétant. Seuls se faisaient entendre les mouvements des vagues et les souffles du vent qui s’engouffrait entre les buildings démolis. Un lézard s’enfuit soudain devant nous, témoin que quelques animaux survivaient quand même dans les décombres.
    
    — Eh bien, au moins nous ne serons pas inquiétés par les habitants…
    
    Je m’étais attendu à trouver une autre ville, plus… plus civilisée. En fait de cela, il ne s’agissait que d’une ville morte, peut-être celle dont les ancêtres d’Alys étaient partis lorsque le niveau de la mer avait monté. Et ma déconfiture était accentuée par les bribes des souvenirs que j’avais retrouvés un instant plus tôt.
    
    — Je suis navrée, murmura ma jolie compagne, en devinant probablement mon état d’esprit.
    
    Ces évocations ...
    ... m’avaient fait espérer pouvoir reconnaître quelque chose ici de mon passé, dans cette ville. Mais tout était de nouveau obscur, et je ne m’entichais plus du moindre espoir. Alys se tourna pour me serrer dans ses bras, mais poussa soudain un cri en apercevant quelque chose derrière moi.
    
    — Soyez les bienvenus dans notre belle cité, étrangers !
    
    La voix était masculine ; le ton ironique. Je fis volte-face à mon tour, pour découvrir un homme vêtu en guerrier, qui se débusquait derrière des blocs effondrés en nous tenant en joue d’une sorte d’arbalète.
    
    — Ouaouh ! Les gars, venez voir ça ! Je crois que je nous ai dégotté une charmante compagnie !
    
    Instinctivement, Alys se cacha derrière moi et remit en hâte la tunique qu’elle avait gardée à la main jusque-là. Prêt à bondir et à me battre, je me crispai, cœur battant. Un autre homme apparut et afficha un sourire narquois en apercevant la jeune femme ajuster son vêtement.
    
    — Hmmm ! Ravissant !
    — Attendez ! cria un troisième qui le suivait comme son ombre. Je les connais ! Ils étaient avec nous, là-haut !
    
    Je me rappelai de lui aussi ; c’était l’un de ceux qui s’étaient enfuis à la suite de notre « révolte » dans les sous-sols de Tal-Mania. Ainsi d’autres que nous avaient survécu…
    
    — Alors ? Tu as réussi ? me fit-il en sautant en avant, avec sans doute les mêmes pensées que moi. Tu as franchi la cascade ?
    
    Quelques hommes apparurent encore. J’en reconnus deux, comme nous prisonniers échappés.
    
    — Oui, soufflai-je en ...
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