Un simple petit baiser
Datte: 16/02/2019,
Catégories:
fh,
jeunes,
complexe,
neuneu,
amour,
revede,
mélo,
prememois,
attirautr,
Auteur: Sandre, Source: Revebebe
... voulu qu’elle se remette à parler comme à son habitude et que tout redevienne un peu comme avant.
— Ça va, Joséphine ? lui ai-je demandé, sans conviction, avec une pointe d’anxiété dans la voix.
Elle a secoué affirmativement la tête puis, sans dire un mot, elle s’est affalée de tout son poids sur le matelas avant de tourner la tête vers moi et de me gratifier du plus beau sourire de la création. Traumatisée mais pas malheureuse, elle semblait quelque peu irréelle. Elle non plus ne savait pas trop comment réagir face à cette situation, tout à fait inhabituelle pour elle. Elle était légèrement hébétée, n’avait pas spécialement envie de s’en aller et avait décidé de s’incruster en attendant une suite, dont elle n’avait probablement qu’une vague idée mais que, manifestement, elle espérait. Machinalement, j’ai pris une clope parce que je me sentais vraiment stressé.
— Mon père dit que c’est pas bien de fumer, a-t-elle commenté.
Parce qu’elle avait un père en plus. Allait-elle tout lui raconter, allait-il venir pour me casser la gueule ? Je me voyais déjà repartir entre deux gendarmes. Il paraît qu’en prison les petits jeunes comme moi sont sodomisés, c’était bien la seule chose qui me faisait peur. Sinon, passer ma vie entre quatre murs avec pour tout horizon une boule de papier, je crois que j’aurais aimé. Mais pas le jeu des savonnettes, avec de gros bras, dans les douches communes.
— Ben alors, dis, pourquoi tu fumes ? reprit-elle avec ténacité.
— Je sais ...
... pas, Joséphine, je fume parce que ça me détend.
— Tu voudrais pas me faire essayer ?
— Oh non, certainement pas.
— Pourquoi ?
— Parce que tu n’as pas besoin de ça.
— Alors pourquoi, toi tu le fais ? J’aimerais bien essayer, moi, quand même. Pourquoi, tu ne veux pas me faire essayer ? T’es mon ami, alors tu pourrais être gentil avec moi et me faire essayer…
Et voilà, la machine était repartie. J’avais eu très peur, l’espace d’un instant, de l’avoir vraiment cassée, mais ce n’était heureusement qu’un court arrêt, elle reprenait son rythme de croisière. Elle continua ainsi son discours jusqu’à plus soif, intarissable sur tous les points, jusqu’à ce que la mère Pérez se rapplique enfin. Quand j’ai entendu la vieille grincheuse grimper dans les escaliers, je suis sorti précipitamment pour la saluer sur le palier, elle tirait péniblement par la main sa belle-sœur légumineuse :
— Joséphine est arrivée pendant que vous étiez absente, madame Pérez !
— Ah, je lui avais pourtant dit que je ne serais pas là… et elle est où ? Elle est repartie ?
— Non, elle est chez moi, je l’ai fait patienter.
— Vous avez très bien fait, jeune homme.
Très bien fait, je ne savais pas, mais en tout cas je l’avais fait… J’ai remis la jeune débile entre les mains de son ancienne éducatrice, en priant pour qu’elle ne lui raconte pas tout. En sortant de la pièce, Joséphine m’a regardé avec des gros yeux plein d’amour qui m’ont beaucoup touché. Traumatisée, oui, mais traumatisée parce qu’elle en ...