1. Un simple petit baiser


    Datte: 16/02/2019, Catégories: fh, jeunes, complexe, neuneu, amour, revede, mélo, prememois, attirautr, Auteur: Sandre, Source: Revebebe

    ... franchise qui le caractérisait, bien entendu, à moi il n’en avait pas parlé, il se contentait de me regarder sournoisement derrière ses petites lunettes et d’encaisser son sale pognon.
    
    Un jour je serai plus malin que toi, mon pote, et je te ferai bouffer ta merde : c’était le genre de challenge qui me motivait lors de ces séances moroses. J’aurais voulu être le premier timbré à foutre en l’air son thérapeute. Je savais que ce belu friqué avait, lui aussi, une fille bien moche, et tout aussi coincée que la grande grue qui lui servait de femme. Je les voyais, à longueur de séance, ces deux pétasses, sur la photo qui traînait ostensiblement sur le grand bureau freudien. Avec son nez crochu et ses yeux de caniche, camouflée entre ses ours en peluche et ses poupées Barbie, j’imaginais fort bien la fillote tomber amoureuse de mézigue. Une fois bien accrochée à ma petite personne, je la pervertirais et la ferais sombrer dans le stupre et la luxure, jusqu’à ce qu’elle devienne une jeune pute avide, que je pourrais prêter et traîner dans la fange, au grand dam de son père. Je tiendrais ainsi ma vengeance, quand ce couple prout-prout ma chère serait au fond du trou et bien désespéré.
    
    À l’identique, la seule chose qui m’intéressait dans ma propre famille, c’était de pouvoir les avilir, j’avais la haine et l’irrespect,ni travail, ni famille, ni patrie aurait pu être ma devise.
    
    Les mercredis après-midi, je les passais dans une MJC avec une bande de babas dégénérés qui fumaient du ...
    ... hash dans les toilettes en écoutant Renaud. Il y avait aussi quelques hip-hopiens, mais j’ai toujours détesté ces rappeurs à la manque. Il y avait surtout pas mal de filles, c’est surtout ça qui m’attirait. L’une d’entre elles avait le visage boutonneux et grêlé, ce n’était la plus belle, car elle était atroce. Mais, en ce qui me concerne, elle m’aurait bien suffi, je m’en étais d’ailleurs plus ou moins entiché. Elle jouait avec ses amis dans une pièce de théâtre mais elle n’était pas spécialement douée, elle se tenait beaucoup trop rigide, droite comme un balai, et avait toujours un temps de retard car elle avait beaucoup de mal à s’exprimer. Moi j’assistais religieusement à toutes ses répétitions, en la matant du fond du cœur avec le secret espoir, un jour, de l’aborder pour lui peloter ses petites miches et lui baisouiller sa bouche acidulée. Mais ce n’était évidemment qu’une vaine attente car je ne savais même pas comment elle se prénommait. Mon mutisme et ma froideur envers les gens étaient inconciliables avec les rapports sociaux en général, et avec l’amour en particulier. Impossible donc de briser la glace qui me séparait de ma promise, j’étais condamné à rester prisonnier de ma nullité, enfermé dans la solitude de cet enfer qui me servait de vie.
    
    Toutes ces folies que j’ai pu faire pour elle… Souvent je la suivais durant des heures quand elle rentrait à son domicile. J’attendais sous la pluie devant le troquet qu’elle prenne un pot avec ses copines, je poireautais ...
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