1. Un simple petit baiser


    Datte: 16/02/2019, Catégories: fh, jeunes, complexe, neuneu, amour, revede, mélo, prememois, attirautr, Auteur: Sandre, Source: Revebebe

    J’étais seul et désespéré. Outre les médicaments, anxiolytiques et anti-dep, je buvais pas mal d’alcool. D’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours eu envie de me détruire et de détruire le monde, partagé que j’étais entre le besoin de ne plus souffrir et le désir de me révolter. J’étais le plus souvent prêt à tout, en particulier à faire n’importe quoi. Quelques actes gratuits plus loin, souvent sans réfléchir, m’emmenaient vers une douce folie, définitive et exutoire.
    
    Tout le monde a un but dans la vie : fonder une famille, acheter une maison ou vivre les pieds en éventail aux frais de la princesse. Mais, moi, je ne voyais pas trop quel pouvait être mon but dans l’existence, à part faire chier les autres. J’aurais voulu être écrivain mais je n’arrivais pas à terminer deux pages ; ou alors musicien mais je n’arrivais pas à aligner deux notes. J’aurais aimé gagner au loto ou flamber au casino, histoire de ne pas bosser… ou au besoin faire un casse, j’ai toujours eu une sainte horreur du travail.Travail, c’est le pire mot que je connaisse.
    
    En fait, la seule chose qui me préoccupait vraiment, c’était le fait que je n’avais pas de nana. J’ai toujours été obnubilé par les nanas et, au fil des ans, c’était devenu une véritable obsession. J’avais hyper envie de sexe, mais j’étais incapable de me rapprocher de qui que ce soit et tout contact restait impossible. Le monde était pourtant rempli de millions d’entités sexuelles qui ne demandaient qu’à s’exprimer, mais ...
    ... elles ne le faisaient jamais avec moi. Le manque affectif qui en résultait était comme un vide énorme qui aspirait mon âme.
    
    Toutes les femmes, en tout cas toutes celles qui passaient pas trop loin de moi, étaient à prioripossibles : surtout les plus bizarres, les plus laides, les plus démentes et les plus vieilles. Mais aucune femme n’était suffisamment horrible pour avoir envie de s’embarrasser d’un monstre comme moi. Il fallait que j’en trouve une encore bien plus moche, une plus seule, une plus désespérée. C’était le genre de fille que je cherchais, ce qui ne m’empêchait pas de m’imaginer en train faire des choses avec toutes les autres, même si j’étais convaincu que je n’avais aucune chance avec elles et aucune possibilité pour concrétiser.
    
    Mon psychanalyste d’alors était un sale petit bourgeois. Mes entretiens réguliers avec lui étaient la condition sine qua non pour que je touche ma pension parentale. Mais la seule chose qui me plaisait dans les rapports «amoureux» que j’entretenais avec cet homme, c’est que je pouvais lui inventer des histoires à loisir, il n’en avait de toute façon rien à foutre. Alors je ne m’en privais pas, façon pour moi de remplir agréablement ces longues séances en tête à tête, à se regarder dans le blanc des yeux. J’aurais voulu lui couper sa petite barbiche, à ce con prétentieux. Selon cet homme, j’étais à la masse et irrécupérable, complètement stone et déconnecté du monde. C’est ce qu’il avait laissé entendre à mes parents. Mais, avec la ...
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