1. Le meilleur de la famille (3)


    Datte: 31/01/2019, Catégories: Erotique, Auteur: Orchidée, Source: Xstory

    ... au-delà d’une personnalité, ressentir les pensées intimes du modèle, se les approprier.
    
    — On dirait un prof de philo. Comment tu me vois en ce moment ?
    
    Le regard de Camille m’étant inaccessible dans cette position, je devais me contenter des variations de sa voix pour analyser ses impressions. La certitude de la connaissance à 18 ans se révélait souvent mauvaise conseillère, je ne voulais pas courir le risque d’un malaise dû à l’incompréhension.
    
    — Ça me rappelle une description de Christophe Colomb, sa motivation tenait dans le voyage autant que dans la destination à atteindre. Tu ressembles au marin prêt à prendre la mer une première fois : effrayée et impatiente à l’aube de ton voyage initiatique.
    
    Jamais Camille ne m’était apparue aussi posée, ou, dans le tourbillon d’une nouvelle vie, je n’y avais pas prêté attention.
    
    — C’est beau ce que tu dis.
    
    Son rire m’apparut surfait. Peut-être ce style emphatique était destiné à lui donner le courage d’entreprendre sa propre initiation.
    
    — Tu peux venir voir.
    
    Il ne fallait pas me le dire deux fois.
    
    Nues dans la douceur de la nuit, assises en tailleur, face-à-face sur le lit, on laissait divaguer nos esprits quand Camille se dressa subitement.
    
    — Comment tu trouves mon nouveau look ?
    
    L’ancien me faisait penser à l’intervention d’Alice. Une femme accepterait-elle de jouer à l’esthéticienne pour sa nièce ? Mes certitudes s’envolaient ces derniers temps. Les poils sombres étaient plus courts, moins ...
    ... touffus, comme ceux d’une toison qui repousserait après avoir été rasée.
    
    — Tu as raison, gloussa-t-elle en écartant les cuisses de manière à exhiber son abricot sous la lumière jaune de la chambre. C’est réussi en dessous ? Je voulais laisser un duvet sur la fente.
    
    La présence de la petite chatte si près de mon nez éveilla le désir instinctif de jouer à la doctoresse, peu importait si la copine était une cousine proche ; les effluves singuliers me plongeaient dans l’atmosphère des attouchements solitaires aux toilettes à Neuilly, le seul espace clos non surveillé par le beau-père que je m’empressai de masquer par un abus de désodorisant.
    
    — Très joli. Tu l’as fait toute seule ?
    
    — Facile ! Tu poses un miroir sur un tabouret et tu écartes les cuisses au-dessus. Je me fais des autoportraits, tu veux les voir ?
    
    Quelle question ! Camille sauta du lit pour fouiller dans son carton à dessin dont elle extirpa un calepin à spirale de format A4, puis se colla à moi.
    
    — Je te laisse tourner les pages à la vitesse que tu veux.
    
    En noir et blanc puis en couleur, ses seins occupaient un tiers du cahier. Sous tous les angles, les tétons au repos ou bandés, jusqu’au grain de beauté situé près de l’aréole gauche, je reconnus la petite poitrine un peu tombante comprimée contre mon bras. Délire dû à la fatigue ? Réalité à peine perceptible ? Elle se frottait à moi. Sans le regard pétillant attaché à mes réactions, profond comme une caresse, ce comportement aurait paru ...
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