1. Le meilleur de la famille (3)


    Datte: 31/01/2019, Catégories: Erotique, Auteur: Orchidée, Source: Xstory

    ... L’attitude de la cousine trahissait à la fois le besoin de parler et la crainte de dévoiler un secret inavouable.
    
    — Tu t’es caressée en les regardant ?
    
    C’était cela ou lui demander si elle n’était pas lesbienne. N’avait-elle pas parlé de son envie de me croquer ?
    
    — Nonnn ! mentit Camille sans parvenir à s’en convaincre, c’est de ma mère avec ma tante dont on parle. Je ne leur en veux pas de tromper leur solitude ensemble, cela s’arrête là.
    
    Le choix du vocabulaire témoignait d’un embarras certain.
    
    — Vous n’avez besoin de rien, les filles ?
    
    Collées l’une à l’autre au rebord de la fenêtre, Alice et Ludivine nous observaient en riant. Depuis quand ? Le travail avait demandé plus de temps que le portrait. Peut-être avaient-elles espéré surprendre un autre genre de tête-à-tête, ou une étreinte. Les images de la représentation populaire des lesbiennes me trottaient dans la tête depuis vendredi, au point d’en devenir une obsession.
    
    Résultat d’un bien-être inédit, d’une solitude pesante, de la voir continuellement nue sous les yeux, d’une révélation dont il me fallait prendre conscience ou d’un concours de circonstances ? Peu importait la raison, Camille me faisait de l’effet. Elle n’avait sans doute pas l’expérience d’Alice ou de Ludivine; cependant, un simple jeu de touche-pipi entre novices en guise de première n’était pas pour me déplaire.
    
    — C’est pratiquement fini, gronda la cousine, bien décidée à ne pas se laisser troubler, encore une minute. Tu peux ...
    ... bouger, Justine.
    
    Enfin ! Je finissais par me sentir ankylosée à force de garder la pose. Belle-maman m’attira par le bras pour m’enlacer, le menton sur mon épaule.
    
    — Viens là; pas question de voir le chef-d’œuvre avant nous.
    
    La position n’avait rien d’inconvenant; toutefois, sentir les bras fins enroulés autour de moi, les seins pointer dans mon dos et le souffle chaud balayer mon cou me mettait en transe. Si le mur de ma chambre ne nous avait séparées, j’aurai empoigné ses fesses au prétexte de vouloir garder l’équilibre. Dans les faits, conserver secrète une pensée aussi licencieuse demandait un gros effort.
    
    Le crayon serré entre les dents, Camille se recula afin de considérer son travail avec une certaine distance, comme elle me l’avait expliqué la première fois. La voir pensive, les bras croisés sur la poitrine, le menton sur un poing fermé ne laissait rien augurer du résultat. J’aurais voulu pouvoir m’enfouir davantage dans l’étreinte d’Alice, disparaître de la surface de la Terre, me confronter seule à l’image de moi-même.
    
    — Voilà ! couina la cousine d’une fierté contenue en nous montrant le résultat de deux heures et demie de pose.
    
    Le duvet blondi par le soleil se hérissa sur les avant-bras de belle-maman.
    
    — Magnifique, gronda-t-elle la gorge nouée, c’est très...expressif.
    
    Le regard pénétrant, la bouche ouverte, l’air sérieux, les seins en avant, je me faisais l’effet d’être le sujet d’un tableau érotique.
    
    — On mettra celui-ci dans ta chambre, ...
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