Origines : attaque et prisonniers
Datte: 22/01/2019,
Catégories:
contrainte,
Oral
fouetfesse,
historique,
Auteur: Bernard Nadette, Source: Revebebe
... partir de ce qu’il observe dans la caserne et de ce qu’il peut tirer en discutant avec des officiers trop bavards.
Ces échanges ne sont pas faciles. Il faut qu’il écrive ses propres messages, qu’il les dissimule, qu’il les fasse passer à son correspondant et récupère les siens. Plusieurs scénarii ont été mis au point. Quand il sort, il place un vase devant sa fenêtre qui est visible de la rue. L’agent change souvent d’aspect. Certaines fois il utilise ses talents de pickpocket. Substitution et remise se font au cours d’une brève bousculade, d’autres il se fait passer pour un vendeur ambulant, les petits rouleaux de papier fin sont échangés pendant la transaction, pour d’autres enfin, un lieu de dépôt et de retrait est arrangé lors du précédent échange.
Sur le ponton, sous la houlette de deux sous-officiers vétérans, les soldats gardent discipline et condition physique. Cela permet de conserver le moral.
Pour les civils, après une semaine des améliorations se sont produites. Le gouverneur est venu les visiter. Il était mécontent que les militaires aient cru bon de les ramener. Il a trouvé indigne qu’ils soient enchaînés et les fers sont tombés. Il leur a fait quitter les trois entrepôts où ils étaient entassés pour les expédier à la sortie de la ville dans un ancien couvent, désaffecté depuis que Henry VIII, l’aïeul du Roi, avait quitté le giron de l’Église pour pouvoir répudier sa femme et épouser une jeune beauté. Les lieux avaient été transférés à l’armée, mais ...
... n’étaient pratiquement plus utilisés. Y mettre les prisonniers a, à ses yeux, un triple avantage. Primo libérer des entrepôts situés près du port. Secundo les installer dans un endroit plus facilement surveillable. Tertio faire restaurer et entretenir les bâtiments quelque peu négligés.
Le couvent est un vaste espace entouré de hauts murs. Les prisonniers sont confinés dans la clôture qui fait tout de même 650 par 210 toises. Dans l’autre partie est installée la garde. Les anciens dortoirs, une fois vidés et nettoyés, retrouvent leur ancienne fonction. Le plus vaste servira aux familles, l’autre aux isolés. Ce dernier est divisé, plutôt symboliquement, en deux parties : une pour les hommes, une pour les femmes. Les cuisines reprennent leur activité, de même que les ateliers. Dorbauxe est connu pour ses toiles et nombreux sont les tisserands capturés. Le gouverneur fait venir des métiers à tisser, du matériel de cardage et de filage. Quelques tailleurs fabriqueront des uniformes. Tous ne sont pas utilisés à l’intérieur de l’enceinte. Tous les matins plusieurs dizaines tant hommes que femmes se voient mettre une chaîne à un pied pour aller travailler à l’extérieur à des travaux de terrassement ou de voirie et même quelque fois pour être loué à des particuliers.
Certaines familles n’ont pas été séparées et se retrouvent au complet en captivité. C’est le cas de la famille Bourdeau. Les deux frères Pierre et Yves, leurs femmes, Blandine et Jeanne et leur cinq et quatre enfants ...