Un goût de cendres
Datte: 15/01/2019,
Catégories:
nonéro,
mélo,
Humour
Auteur: John Dough, Source: Revebebe
... elle est devenue carrément insupportable, et on s’engueulait quasi tous les jours. J’étais loin de me douter que j’étais cocu, sinon je m’y serais pris autrement. Pour en finir, elle est allée trouver le juge, les flics, un avocat et je ne sais plus trop qui, ni dans quel ordre, mais je suppose que c’était l’avocat en premier parce que pour vous pondre des emmerdes, ceux-là, ils sont fortiches.
Josiane a déposé plainte, en disant qu’elle ne voulait plus vivre « avec ce mec-là » - moi en l’occurrence - qui la maltraitait, la méprisait et faisait preuve de cruauté mentale à son égard. Pour faire bonne mesure, le juge a ordonné l’éloignement en attendant de tirer l’affaire au clair, et je me suis retrouvé à la rue. Oui, à la rue ! Un mois de délai pour quitter le domicile conjugal et aller établir mes quartiers ailleurs, alors qu’on vivait sous le régime de communauté des biens. Bref, ce qui était à Josiane était à moi et vice-versa, alors il fallait diviser tout ça dans la foulée du divorce.
Comme l’immobilier avait flambé, je n’avais pas de quoi acheter autre chose, ni racheter sa part de la bicoque dans laquelle j’avais trimé pendant près de dix ans, et il a fallu vendre. Et devinez quoi ? C’est l’autre enfoiré, dont j’avais été trop con pour flairer la présence, qui s’est porté candidat pour racheter l’affaire, et ils se sont installés peinards tous les deux dans ce qui avait été mon chez moi !
Je me suis quand même retrouvé avec un bon pactole, mais sur les ...
... entrefaites la boîte où je bossais a fait faillite, et on a viré tout le monde et mis la clé sous le paillasson.
J’habitais un petit appartement en ville, que j’avais pris en location, et j’aurais peut-être pu rebondir et partir sur de bonnes bases, mais j’ai benoîtement vivoté là-bas pendant quelques mois, sans rien foutre sauf picoler et aller aux putes de temps en temps.
Un jour, je me suis dit :
— Stop, mec, il est temps de te ressaisir.
Alors j’ai essayé de me ressaisir. Avec un pote, on a monté une petite affaire de location de vidéos, et ça marchait pas mal.
C’est là que j’ai rencontré Suzy. Une chouette nana, mais un peu déjantée. Qu’est-ce qu’on s’est marré, elle et moi ! Putain ! Elle était chaude comme une baraque à frites ! J’avais fini par déménager pour prendre un petit trois-pièces au-dessus de la boutique, et c’est là qu’on se retrouvait, Suzy et moi, pour de mémorables parties de jambes en l’air.
Mais l’extase n’a duré qu’un peu plus d’un an : tout d’abord parce que la location de films, ça devenait dur à cause de la concurrence d’Internet, et surtout parce que mon pote avait fait des conneries en puisant dans la caisse tout à son aise, alors le fric a commencé à manquer.
C’est à ce moment-là que Suzy s’est fait coffrer pour détention de drogue. Je savais bien qu’elle sniffait de temps en temps, mais rien de grave à mon avis, mais une bande de salauds à qui elle devait apparemment pas mal de fric ont estimé le contraire, alors un soir ils se ...