3 times and you lose
Datte: 16/12/2018,
Catégories:
mélo,
Auteur: Lilas, Source: Revebebe
... tous mes mouvements. En me tournant enfin vers lui, je vis son sourire.
— Tu les mets là, tes maîtresses ? demandai-je à voix basse.
Son sourire s’élargit.
— Pourquoi pas ? rétorqua-t-il, sûr de lui.
À quelques mètres de lui, je le contemplais en silence. Pas de la même manière que d’habitude, toutefois. Je regardais ses yeux marron et brillants, sa bouche mince, la barbe grise qui bleuissait son menton. Ses cheveux fous qui ondulaient jusqu’aux tempes. Son corps bien proportionné, bien qu’un peu trop filiforme à mon goût. Oh, c’était con à dire, mais j’étais tentée. On entendait vaguement la musique et le brouhaha des conversations d’en bas. Malko croisa les bras sur sa poitrine, et me rendit mon regard.
— T’en as eu beaucoup ?
— Qu’est-ce que t’entends par « beaucoup » ? rigola-t-il.
— Ce que tu veux.
— Quelques-unes, admit-il.
J’effleurai le buffet d’un doigt léger, tout en marchant, réfléchissant.
— Tu me trouves comment ? fis-je d’un air « j’y touche pas mais je suis curieuse ».
Le couvent n’était finalement pas une bonne idée. Au contraire, si je cédais à mon vice, plutôt que de le repousser sans cesse ? Je pourrais devenir la maîtresse de Malko et ici, ce serait mon lupanar. Il ferait monter discrètement des hommes, avec qui je baiserais, puis ces hommes nous rendraient de grands services…
Je m’imaginai esclave de harem, avec les eunuques qui me feraient prendre des bains de lait, comme dans Astérix et Cléopâtre… un rire silencieux me ...
... secoua.
— Et ça te fait rire ? se moqua Malko, tout près.
Je ne l’avais pas vu s’approcher autant. Je lui jetai un coup d’œil curieux.
— Tu veux pas répondre ? rétorquai-je simplement.
— J’ai pas besoin de répondre, répondit Malko.
J’opinai. Un long moment passa sans que ni l’un ni l’autre ne fassions un mouvement. Je pensais à toutes ces choses désagréables, voire pénibles, qui jalonnaient ma vie. Mon coup de foudre pour ce salaud de Vincent. Ma folie pour le père de Pauline. La trahison de ma meilleure amie. Ces foutus mecs qui vous avouaient avoir besoin de vous, pour ensuite baiser votre copine derrière votre dos. Ces foutus mecs qui vous avouaient n’avoir jamais trompé leur femme, alors qu’ils s’étaient tapé la bande de copines de leur fille.
— Mais qu’est-ce qui cloche chez moi ? me lamentai-je soudain, en m’effondrant en larmes.
Ben voilà, ça y était. La digue avait rompu. Le choc était passé. Maintenant il ne me restait plus que mes yeux pour pleurer !
Malko me prit dans ses bras, doucement, et me berça. De toute façon, je n’étais plus à ce que je faisais. J’étais dans ma merde, enfouie jusqu’au cou, et provoquée par moi. Et les larmes n’en finissaient pas de jaillir, les sanglots n’en finissaient pas d’éclater.
La tête en vrac, je ne retombai sur terre qu’en sentant les lèvres de Malko sur les miennes. Je m’arrachai direct à son étreinte, et lui lançai un regard terrible, entre colère et détresse.
— Mais tu vois pas que je suis mal, là, Malko ...