1. « 50 nuances » et dérivés : une revendication paritaire ?


    Datte: 15/12/2018, Catégories: méthode, nonéro, Auteur: Fredelatorsion, Source: Revebebe

    ... temps. Ne leur demande jamais rien. Refuse de faire partie de leur cour, elles ne choisiront jamais un toutou qui attend son su-sucre. S’il y en a une qui te veut, elle saura bien te trouver. Et même là, sois gentil, sois prévenant, mais ne te précipite pas sur elle. Pour des femmes qui n’ont qu’à claquer des doigts, un homme à conquérir, c’est si rare !
    
    Elle savait de quoi elle parlait.
    
    – Annexe au cahier des charges : le traitement de la sexualité –
    
    Dans ces romans, l’exercice de la sexualité est omniprésent. Il arrive d’ailleurs qu’au hasard des forums, certaines lectrices s’en plaignent. Elles se passeraient bien de ça et shuntent systématiquement les passages en question (chacun son tour !). Elles oublient qu’il s’agit d’un système mis en place pour deux motifs :
    
    – 1 – Les deux personnages de « 50 nuances », pris isolément, ont une sexualité tout à fait normale, voire inférieure à la norme pour lui, nulle pour elle. C’est leur rencontre qui génère cette hypersexualité :« Parce que c’était lui, parce que c’était elle », aurait plaisanté Montaigne. Donnez-leur d’autres partenaires, ils vont s’éteindre.
    
    – 2 – Plus généralement dans les romans, la connivence physique et les intenses besoins sexuels des personnages sont des palliatifs à un manque d’entente sur le fond. Les deux partenaires n’ont que ça pour se rapprocher, en définitive, et les romans consistent en une succession de conflits alternés avec des scènes de cul. À l’égard de ces passages érotiques, ...
    ... on peut faire plusieurs remarques.
    
    Premièrement : le traitement de la sexualité est assumé avec plus ou moins de réalisme. Si l’on est à peu près au carré chez Lauren Jameson, si madame Day est à peine crédible, on se demande où E. L. James a la tête… (façon de parler, bien sûr).
    
    Quand M Grey décharge deux fois le soir, une fois dans la nuit, deux fois le matin et qu’au dernier round, sa miss constate l’abondance et la densité de sa production, manquant s’étouffer avec ce qu’elle avale, je m’étonne.
    
    Quand l’auteure, en 2010, met en scène une fille de 21 ans, loin d’être laide, qui, outre n’avoir jamais couché avec un garçon, ne s’est jamais masturbée et ne connaît pas le plaisir, je m’étonne.
    
    Quand Christian Grey croit utile de rassurer Anastasia qui découvre son sexe qui bande :« Pas d’inquiétude, tu t’allonges, toi aussi », je m’étonne.
    
    Quand l’auteure fait jouir son héroïne au cours de sa défloraison, je m’étonne.
    
    Quand Anastasia Steele joue les gorges profondes lors de la toute première fellation qu’elle pratique, rendant au surplus à son partenaire un sexe bien propre sans aucun besoin de kleenex, je m’étonne.
    
    Quand celle-ci traite de pédophile une femme qui, autour de la trentaine, a virilisé un garçon qui en avait 15, je m’étonne.
    
    Quand la gynécologue annonce à ladite Anastasia que si elle n’a pas pris sa pilule, elle est susceptible de tomber enceinte et que celle-ci s’écrie :« Quoi ? Enceinte ? Nooon ? » Je m’étonne. Que n’ajoute-t-elle :« Ah ...
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