Une pénible affaire - Histoires de Sexe

Une pénible affaire

... travaille avec des hommes. Mais j’avais envers eux toujours de la méfiance alors qu’ils étaient gentils avec moi. Mais depuis quelques temps, je suis plus détendue dans mes relations.
— Eh bien, tu trouveras un gentil policier qui te baratinera ; tu l’écouteras et vous vous aimerez.
— Non, je ne supporterai pas une approche de ce genre-là.
— Alors, il faudra que ce soit toi qui fasses le premier pas.
— Alors là, pas question : je ne suis pas du tout mûre pour ça.

Ils discutent longuement toute la journée. Leurs amis les regardent, souriant devant ce couple en gestation. Au moment de la séparation, l’embrassade est plus chaleureuse tout en restant amicale.

— Il faudra que je t’invite un jour, lui dit-elle, pour me faire pardonner.
— C’est une idée que j’ai eue, mais j’ai eu peur que tu y voies une mauvaise intention.
— Imbécile.

Malgré ses déboires, Robin est heureux. Peut-être est-ce par la promesse de manger avec Ariane. Il s’aperçoit qu’il l’aime bien.

Un soir, alors qu’il jouait à son ordinateur, le téléphone sonne.

— Robin, c’est Ariane. Je t’invite demain à midi.
— Mais demain je travaille, on est mardi !
— On mangera à ton restaurant. J’ai besoin de rencontrer un ami. Je viens te prendre devant la banque à midi.
— Mais j’aurais préféré…
— À demain midi ! et elle raccroche.

Cette invitation le comble de joie. Mais à son petit restaurant, pension de famille ! Quelle idée ! Il y en a d’autres pas très loin qui sont plus respectables.« Oh, ...

... et puis ce sera l’occasion de montrer à tous les habitués que je peux lever une fille. »

Il a fermé l’agence à l’heure pile, ne voulant pas faire attendre Ariane. Elle est d’ailleurs là, l’embrasse avec beaucoup d’ardeur. Puis elle lui prend le bras. Il est heureux, mais un peu surpris de tant de signes d’amitié.

Lorsqu’ils sont entrés dans la salle, certains habitués l’ont regardé un peu surpris. « Enfin, il se décide », ont-ils pensé. Il a regagné sa table dans un coin. La serveuse a apporté un deuxième couvert en souriant.

Le repas est copieux et bon, mais pas de plats raffinés. Cela n’entame pas la bonne humeur de sa compagne qui regarde les convives. À un moment, elle s’étouffe et plonge la tête dans sa serviette alors que la porte vient de s’ouvrir. Ils mangent assez rapidement car c’est Robin qui fait la réouverture de la succursale.

— Il est vachement sympa, ton troquet. Demain, nous reviendrons.
— Mais je t’inviterai dans un restaurant un peu mieux, un dimanche ou lundi, lui dit-il.
— Oui, d’accord, mais je vais être occupée pendant quelques jours et nous risquons de ne pas avoir l’occasion de nous revoir de sitôt.
— Bon, alors tu m’attends demain à midi.

Robin est étonné de l’attitude de son amie. Elle aime bien sa compagnie.« Pour un peu, je croirais qu’elle est amoureuse, si je ne la connaissais pas. Mais j’ai un peu de chance : une amie, sans compter Nicolas, bien sympathique lui aussi. »

Le lendemain, leur entrée dans la salle est à peine ...