Une pénible affaire - Histoires de Sexe

Une pénible affaire

... polo qu’il a rapidement enfilé avant de partir.

— Tout le monde peut constater que vous portez des traces de griffures sur les épaules, comme nous l’a décrit la plaignante. Que dites-vous de cela ?
— Je ne sais pas qui a pu me les faire ; peut-être ma compagne.
— Vous vous en seriez aperçu. Je crois plutôt que vous avez agi sous l’emprise de la boisson, mais cela n’excuse en rien votre agression. D’ailleurs, on a prélevé des fragments de peau sous ses ongles ; nous comparerons également les traces de sperme : nous verrons bien si ces éléments confirment ses accusations.
— Mais, je ne comprends pas…
— À partir de maintenant, vous êtes en garde à vue.

Et Robin a été amené dans la cellule prévue à cet effet.

Assommé par cette accusation, il ne comprend pas. Qu’il ait violé une fille, c’est invraisemblable ; mais alors Nadège, c’est impossible. Il essaie de se souvenir de la fin de la soirée, mais rien. Il ne sait même pas comment il a pu rentrer en voiture.

Il appelle le gardien et lui demande s’il peut voir le lieutenant.

— Alors, vous reconnaissez les faits ? lui demande cette dernière.
— Jamais de la vie, s’exclame-t-il. Je vais vous dire ce que je pense. Je travaille à la banque depuis six ans. Nadège Durand est arrivée il y a environ trois ans. C’est une femme qui est belle, et aime à provoquer les hommes. Il semble que je lui convenais. Elle a insisté, mais compte tenu des aventures qu’elle avait avec des collègues, je n’ai pas cédé. Elle m’a dit que ...

... je le regretterai. Je n’ai pas pris cette menace au sérieux. Depuis deux ans que je suis en ménage avec Francine, elle me laisse tranquille. Mais j’ai l’impression qu’hier au soir, à l’occasion du repas pour le départ en retraite du collègue, elle m’a monté un traquenard. J’ai bu, moi qui d’ordinaire touche rarement à l’alcool. Je crois me rappeler que c’est elle qui m’incitait à boire. Elle a dû m’entraîner, se faire baiser, et m’a marqué avec ses ongles. D’autre part, elle enviait ma place de chargé de clientèle, et ainsi elle peut l’avoir.

L’officier de police l’écoute, le regarde d’un œil froid. Quand il a fini, elle lui dit :

— C’est tout ce que vous avez trouvé ? Tous les violeurs racontent leur histoire, mais je m’attendais à mieux de votre part. Vous allez retourner en cellule, et dès que la plaignante rentrera de l’hôpital où l’on a fait les prélèvements vous serez confrontés.

On l’a ramené dans sa geôle. Il essaie de se rappeler ce qui s’est passé dans la nuit, mais rien à faire, il était trop bourré.

Une heure plus tard, on est venu le chercher pour la confrontation.

Dès son entrée dans le bureau, Nadège se précipite vers lui en criant :

— Salaud ! Je savais que tu étais un salaud ! Mais de là à me violer…

La confrontation n’a pas duré longtemps. Robin, fou de colère intérieure, est parvenu à garder son calme, clamant son innocence. Mais tous les interlocuteurs présents sont convaincus de sa culpabilité. On lui a indiqué qu’il avait droit à un ...