Une pénible affaire
Datte: 13/12/2018,
Catégories:
fh,
policier,
Auteur: Bertrand D, Source: Revebebe
... remarquée. La serveuse arrive rapidement ; elle avait préparé le couvert supplémentaire. Robin pense que ce serait agréable de l’avoir à ses côtés, même si cela restait platonique.
Ariane doit avoir une allergie, car certains aliments la font tousser et elle est obligée de plonger dans sa serviette. Son portable sonne peu après. Heureusement, elle répond rapidement « Oui, oui » et raccroche.
Aujourd’hui, la cuisinière s’est surpassée mais Ariane ne semble pas trop apprécier le menu : son coup de fil devait être une mauvaise nouvelle. Pendant qu’ils boivent le café, elle bondit soudain vers la porte. Robin se lève rapidement, inquiet.
— Salope, crie un homme qui tente de la rattraper.
En ancien rugbyman, Robin bondit et plaque l’homme au sol. Ariane s’enfuit rapidement. Avant qu’il réalise ce qui se passe, un violent coup sur la tête lui fait perdre connaissance.
****
Des cahots le secouent, une main lui appuie sur sa poitrine. Mais surtout un mal au crâne, pire qu’après un placage ou quand il a bu. Il gémit, tente vainement de porter sa main à sa tête, mais elle est immobilisée.
— Ça va, il revient à lui, dit une voix d’homme, inconnue.
Et ce klaxon qui lui déchire la tête, il doit y avoir les pompiers dans le coin. Puis tout à coup, il réalise qu’il est dans une ambulance et que c’est son avertisseur qu’il entend. Mais qu’est-ce qui s’est passé ? Il tente de parler, mais une voix calme lui dit :
— Ne bougez pas, restez calme. Vous n’avez rien de ...
... grave, nous arrivons aux urgences.
Robin a perdu totalement le fil des événements de l’après-midi. Dépouillé, on lui a découpé son polo aux ciseaux, déchaussé, enlevé son pantalon, pendant qu’une femme le piquait, le branchait avec de multiples électrodes. Son torse lui fait très mal, comme après un placage. C’est vrai que j’en ai réussi un. Mais aussi son ventre, ses genoux, ses hanches. Il lui serait plus facile de trouver l’endroit où il n’a pas mal.
— Monsieur, vous m’entendez ? dit une voix féminine.
— Oui, croasse-t-il, mais j’ai mal partout.
— Ce n’est pas grave, certainement que des contusions. Nous allons cependant vous faire passer des examens. Restez calme.
Et la promenade a commencé, de salle en salle : scanner, radio, échographie, électrocardiogramme ; à chaque fois on lui dit où il se trouve, mais il en oublie le compte, perd connaissance de temps en temps.
Enfin, il est soulevé et déposé dans un lit. On le rebranche, l’arrange, le borde comme un enfant. Une infirmière se penche vers lui :
— Voulez-vous manger quelque chose ?
— Non, boire, j’ai trop mal à la mâchoire.
Quelques minutes plus tard, il est soulevé. On lui fait avaler un bouillon.
— Je vous mets la sonnette près de votre main, n’hésitez pas à appeler. Maintenant, je vais vous faire une piqûre, vous dormirez bien.
En quelques secondes il se sent partir ; le trou noir.
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La fenêtre est toute noire, il fait encore nuit. C’est l’envie de pisser qui le réveille. Vite, la ...