Mademoiselle Leroy
Datte: 11/12/2018,
Catégories:
fh,
policier,
Auteur: Zahi, Source: Revebebe
... Ibrahima pour me ramener à l’hôtel. En rentrant dans ma chambre, je remarquai tout de suite qu’on avait fouillé dans mes affaires. J’avais enfoui quelques livres entre mes chemises restées dans la valise, dans un ordre précis. Je retrouvai les livres, mais pas dans le bon ordre. Ça m’a rappelé un film américain, je sais plus lequel. Il y avait du rififi dans l’air. Mais bon, c’était mal fait. C’était des amateurs, ou pire, de l’intimidation.
Mademoiselle Leroy, que je vais appeler par son prénom, Cécile, m’amena dans un restaurant chic au top-roof d’un grand hôtel. La vue était magnifique. Dépassées les lumières de la ville, on sentait le calme et la sérénité de la steppe. Un garçon tiré à quatre épingles nous amena une carte avec des spécialités françaises, italiennes et chinoises. Je lui demandai s’ils faisaient du chat laqué, j’étais sérieux. Il éclata de rire.
— Non, Monsieur, on ne mange pas de chat ici.
— Les Chinois, paraît-il, en mangent.
— Ah ça je ne sais pas, Monsieur, nous avons du canard laqué si vous voulez.
J’en revins à un filet au poivre, et mademoiselle Leroy prit encore une salade niçoise. On commanda aussi un bordeaux de qualité.
— Parle-moi de ce monsieur Farina.
— Je t’ai dit que je ne le connaissais pas.
Je fis un petit sourire. Elle enchaîna :
— Bon, je vois que Mélissa t’a tout raconté. C’est vrai que je le connais, mais en tant que client.
— J’avais pas demandé autre chose.
— D’accord, oui je le connais. C’était un bonhomme ...
... charmant, quarante-cinq ans, un mètre quatre-vingt-dix, deux femmes et quatre enfants.
— C’est tout.
— Et cinquante centimètres sous le pantalon. C’est ça ce que tu veux ?
— J’irais pas jusque-là. Mais t’es sortie avec ?
— Oui, un moment on a fricoté, mais en quoi c’est important ?
— C’est une information importante pour mon audit.
— Tu fais un audit ou une enquête ?
— Les deux se rejoignent parfois. En tout cas, je dois ramasser le maximum d’informations sur monsieur Farina, c’est dans mon ordre de mission.
— J’espère que vous n’allez pas écrire ça !
— Moi non, mais les flics pourront le faire.
Elle sortit une cigarette et commença à souffler des arabesques de fumée. Elle avait mis un jean et un chemisier fleuri, couleur locale. Cette fois, ses seins ballottaient librement sous les tournesols de l’étoffe. Mais le plus important c’était ses ongles, elle les avait vernis en rouge éclatant, comme Mélissa. Je la trouvai beaucoup plus belle que le matin. Elle me regarda longuement droit dans les yeux.
— Parlons de toi, maintenant.
— Pas grand-chose à dire. J’ai fait mes études à Paris puis je suis rentré au pays, et j’ai créé avec un ami un cabinet de conseil et d’audit financier il y a dix ans. J’ai pas mal trimé avec mon associé, on bosse beaucoup, mais pas trop de fric au final. J’habite toujours chez mes parents et c’est ma première mission en Afrique.
— Pas de fiancée ?
— J’en avais une, mais elle a rompu. Je ne pouvais pas satisfaire ses demandes.
— Pas de ...