1. Mademoiselle Leroy


    Datte: 11/12/2018, Catégories: fh, policier, Auteur: Zahi, Source: Revebebe

    ... s’effondrer les cours de la bourse.
    
    Il tenait entre le pouce et l’index un cigare de vingt centimètres, éteint. Il se leva difficilement pour me serrer la main. Un colosse.
    
    — Je vous avoue que cette affaire tombe mal pour moi, à quelques mois de la retraite, me dit-il en me présentant la boîte de cigares.
    
    Je déclinai son offre, il me demanda s’il pouvait allumer le sien. Je branlai du chef. Il reprit :
    
    — Je m’en serais bien passé, dit-il en prenant un grand souffle de son cigare, jusque-là nous n’avons eu aucun problème. Cela fait plus de vingt ans que je dirige cette merdouille et on était plutôt bien portant.
    
    Je lui présentai mon cabinet et les missions sur lesquelles j’avais déjà travaillé. Ça lui extirpa un petit sourire contraint.
    
    — Je vois que vous avez une belle expérience, me dit-il, je suis confiant que vous allez m’aider à éclaircir ce panier de crabes. Mademoiselle Leroy va vous aider, elle vous fournira tout ce que dont vous auriez besoin. Vous pouvez la voir dès maintenant. On vous a aménagé un bureau juste à côté du sien. Et puis, considérez Ibrahima comme votre chauffeur personnel, quand vous trouvez un peu de temps, il vous accompagnera dans des excursions à travers le pays si vous le souhaitez. Enfin, avant de vous laisser, ce soir j’ai un engagement, mais demain, je vous invite à dîner chez moi.
    
    Sans hésitation, j’acceptai l’invitation et le remerciai. Il appela l’hôtesse qui revint me conduire chez mademoiselle Leroy. Son bureau était ...
    ... au cinquième étage, juste en dessous du patron. C’était une charmante demoiselle, entre trente-et-quarante, c’est à dire à peu près mon âge, qui dégageait à première vue une énergie débordante, ses cheveux couleur de paille, ondulaient légèrement puis s’arrêtaient raides sur ses épaules. Elle se leva pour me saluer. Grande et fine, sa peau était d’une extrême délicatesse. Elle portait un pantalon bleu en fine toile et un chemisier blanc soyeux. Ses yeux étaient gris ardoise, dépourvus d’expression. Sa bouche bougea. On dirait qu’elle sourit.
    
    — Le voyage s’est bien passé ? me dit-elle.
    — Difficile de faire mieux.
    — Et votre première soirée à Ouaga ?
    
    Ses yeux virèrent au ton de malice et son sourire s’élargit de quelques millimètres.
    
    — Je pense que je reviendrai tous les ans la fêter.
    — Je vois que vous ne manquez pas d’humour, dit-elle, un de ses sourcils remonta d’un centimètre vers le nord-est.
    — Parlons un peu de la mission.
    — Ils en font toute une histoire, dit-elle en reculant le dos sur son fauteuil faisant rebondir en avant son buste, mais il n’y a rien dans l’affaire. Le dossier est vide. Vraiment.
    — Connaissez-vous M. Farina ?
    — Personnellement non, je n’ai pas de contact direct avec les clients. Monsieur Duval le connaît bien. C’était parmi nos clients les plus importants, il faisait des transactions de plus de cent millions d’euros par an, c’est pas mal pour un petit pays. Et cela nous faisait gagner pas mal de commissions. En plus, c’était quelqu’un ...
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