1. Mademoiselle Leroy


    Datte: 11/12/2018, Catégories: fh, policier, Auteur: Zahi, Source: Revebebe

    ... notre affaire. Et en plus, le type fait dans la politique et on ne sait pas trop ce qu’il a mijoté et qui aurait pu lui valoir quelques soucis. C’est un vrai charabia. Tout est possible.
    
    Pendant ce temps, mademoiselle Leroy écoutait sans moufter un mot. Elle paraissait trop occupée à piocher dans sa salade niçoise. Je me mis aussi à entamer mon confit de canard. Cela fait plus de dix ans que je n’ai pas mangé un confit de canard. Délicieux.
    
    — Il y a déjà quelque chose qui m’intrigue, dis-je.
    
    Soudain les quatre yeux me mirent sous leurs projecteurs. Ceux de monsieur Duval étaient en code, ceux de mademoiselle Leroy en phares.
    
    — Oh non, ce n’est pas important, c’est juste un papier qui manque pour une transaction. Je vais voir avec mademoiselle Mélissa.
    — Non, ce genre de chose, vous les voyez avec moi, dit gentiment, mais avec autorité mademoiselle Leroy.
    — Ah, c’est Mélissa qui s’occupe de vous, fit malicieusement monsieur Duval.
    
    Il sourit en s’essuyant les lèvres. Mademoiselle Leroy parut embarrassée.
    
    — Elle ne comprend rien au business, dit-elle, elle commence tout juste dans le métier. Elle ne fait que les tâches de secrétariat.
    — Oui, et elle les fait trop bien, dis-je en souriant dans les yeux de mademoiselle Leroy.
    
    Elle me jeta un de ces regards qui promettent le paradis et l’enfer en même temps.
    
    J’avais aussi décelé une bizarrerie sur un numéro de compte, mais avec la tournure de la discussion j’avais oublié d’en parler. Je sus après un peu ...
    ... plus sur monsieur Duval et mademoiselle Leroy. Lui, c’était le banquier typique qui ne fait que chercher l’argent dans les bennes, inutile d’en dire plus. Elle, c’était un peu plus mitigé. Elle travaillait dans la maison-mère où elle avait un petit poste dans la direction financière et, cinq ans au paravent, elle avait eu l’opportunité de s’expatrier à la filiale de Ouaga et prendre un peu de grade. Cela présentait plusieurs avantages matériels, en plus du soleil. Cela tombait bien aussi, elle divorçait au même moment. Elle avait une fille qu’elle avait laissée aux soins de sa mère à Paris. Elle rentrait la voir une semaine tous les mois. Sa fille allait passer son bac cette année-là. On était au mois de mars et je n’étais pas encore marié. Je ne sais pas pourquoi j’avais eu cette pensée.
    
    L’après-midi, je replongeai dans les papiers. Je m’aperçus qu’il y avait plusieurs pièces qui manquaient pour que je puisse avoir une opinion claire des transactions. Il y avait des montages financiers alambiqués, des transferts qui transitaient par des comptes à Bahreïn et au Pakistan. Une odeur rance commençait à me monter au nez. Vers 16 heures, j’appelai Mélissa et lui demandai où je pouvais prendre un café. Elle me proposa d’aller dans une petite cafétéria du coin. Nous y allâmes et nous installâmes dans un coin isolé. Une fois tranquille, Mélissa aborda un grand sourire. Je lui mis une main sur la cuisse et me mis à caresser sa peau. Elle eut une chair de poule.
    
    — Dis-moi ce que ...
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