Olivia
Datte: 16/11/2018,
Catégories:
fh,
jeunes,
vacances,
campagne,
init,
Humour
prememois,
Auteur: Elodie S, Source: Revebebe
... mon buste, comme s’ils évaluaient l’adaptation de l’un à l’autre. Guido se penche sur l’étiquette et avertit son frère :
— C’est du C, comme coquine ! Du 90, c’est tout neuf, et rond comme un zéro !
— Hi-hi, ricanent son cadet et Olivia ensemble.
— En plus, il ne faut pas trop chauffer la propriétaire ; enfin, pas à plus de 40° !
Les deux autres éclatent d’un fou rire malsain. Je fusille ma cousine du regard, ce qui ne l’émeut guère. Par chance, l’arrivée de notre train à destination est annoncée par le speaker. D’un geste brusque, je reprends mon bien aux garçons en me levant ; ils en profitent pour me fixer carrément dans les seins. Humiliation suprême, Olivia glisse son numéro de portable à mes tourmenteurs et me dit au moment où ils sortent, comme pour qu’ils entendent mieux :
— Toi, tu aimes avoir honte ; ça t’excite !
Pendant quatre jours, je n’adresse pas la parole à ma cousine, au grand dam de ma grand-mère. Je suis furieuse d’avoir ainsi été humiliée devant deux garçons de mon âge, et sa remarque sur l’excitation que me provoquerait la honte me plonge dans un océan de perplexité. Puis, peu à peu, j’arrive à enfouir la scène du train dans un coin de ma mémoire, et nos relations se normalisent. Guillaume, à plusieurs reprises, nous emmène pêcher les écrevisses, dont ma grand-mère fait de délicieux repas. Pour cela, il dépose de petits filets cylindriques appelésbalances remplis de tripes de mouton dans les ruisseaux du domaine, et nous revenons les ...
... relever quelques heures plus tard lorsque les petits crustacés font ripaille. Tout l’art est de s’approcher silencieusement et de relever la balance d’un coup sec. Mes camarades se moquent de moi car, à plusieurs reprises, je tire la corde de la nasse de travers et notre butin se renverse et s’enfuit dans l’onde.
Un jour, nous connaissons une vraie frayeur. Le garde-pêche, que nous n’avions pas vu arriver, nous interpelle à une cinquantaine de mètres ; nous détalons comme des lapins, l’homme à nos trousses. Guillaume nous entraîne dans un bosquet où nous nous couchons dans la fougère. Je vois les chaussures de l’homme de loi passer à quelques mètres de moi !
Aujourd’hui, il fait particulièrement chaud, mais nous faisons une pêche abondante, notre seau est presque plein. Nous devons traverser au-dessus d’une retenue d’eau sur un tronc assez étroit, et, comme d’habitude, Olivia franchit l’obstacle d’un pas alerte. Guillaume la suit et je ferme la marche. Je suis peu rassurée et il revient me tendre la main pour me guider. C’est alors que ma cousine s’amuse à faire tourner du bout du pied notre pont de fortune, et nous tombons tous deux dans le petit étang. Nous sommes trempés, et nos écrevisses retrouvent leur élément. L’eau, plutôt fraîche, m’arrive au-dessus de la taille ; je dois presque nager pour atteindre la rive où s’esclaffe ma cousine. Lorsque j’émerge et que le garçon me tend la main pour me hisser sur la terre ferme, je sens la surprise dans son regard. Je réalise ...