Olivia
Datte: 16/11/2018,
Catégories:
fh,
jeunes,
vacances,
campagne,
init,
Humour
prememois,
Auteur: Elodie S, Source: Revebebe
Le sort n’a pas épargné ma cousine Olivia depuis sa prime jeunesse. La route de sa mère a, au grand dam de ma grand-mère – et de toute la famille semble-t-il – croisé celle d’un maçon portugais, et elle est le fruit, avec son petit frère, de ces amourscontre nature. Mais le bel ouvrier a disparu, aussi soudainement qu’il était apparu, du cercle familial ; j’imagine qu’il a eu le mal du pays ou s’est fatigué de l’opprobre qui entoura leur liaison. De trois ans la cadette de ma cousine, je n’ai jamais connu son géniteur. Seuls la photo jaunie d’un homme aux cheveux noirs et à la barbe mal rasée, et les silences gênés de mes parents lorsque son souvenir émergeait lors d’une conversation l’empêchent d’être virtuel.
Ma tante a élevé courageusement ses deuxenfants du péché jusqu’au jour où sa voiture s’est encastrée sous un camion, laissant Olivia, seule survivante, orpheline et lourdement défigurée. Élevée par ma grand-mère, elle garde encore sur son visage et sur son corps les traces de ce terrible accident, malgré plusieurs interventions de chirurgie réparatrice. Bien qu’assez grande, elle a ce type méditerranéen prononcé qui détonne dans notre famille : peau mate, cheveux et yeux sombres, et un corps de garçon avec une poitrine plate et des hanches peu marquées. Elle compense ce physique peu avantageux par un regard particulièrement vif et enjoué et un fort caractère.
Au grand désespoir de ma grand-mère, elle a fréquenté à peu près tous les établissements scolaires de ...
... la ville où elles résidaient. D’une intelligence vive, elle arrivait à avoir juste la moyenne malgré son manque d’assiduité pour les études, mais ses écarts de conduite lui ont valu d’être renvoyée de plusieurs établissements successivement. Sa réputation la précédait, et chaque fois qu’une grosse bêtise était commise (incendie dans le labo de chimie, déménagement impromptu du bureau du proviseur dans la cour, lâcher de souris blanches dans la classe, etc.), la vindicte professorale accusait Olivia.
Pendant ce temps, je suivais une éducation strictement encadrée chez les sœurs, et mes parents redoutaient son influence négative lors des grandes vacances que nous passions conjointement dans la propriété ardéchoise de ma grand-mère. En fait, je ne la voyais pratiquement que lors des repas ; elle s’évaporait dans la campagne des heures durant. Elle me considérait probablement comme trop jeune pour pouvoir participer à ses mystérieuses escapades rurales.
Le divorce de mes parents nous a considérablement rapprochées, et l’année suivante, comme si la douleur causée par cette séparation me permettait de rentrer dans sonclan des malheureuses, elle m’entraîne dans une cabane construite au fond du parc avec l’aide du fils des fermiers. Nous avons de longues conversationsentre filles tout au long de l’été, et j’apprends à mieux connaître cette cousine sauvage, rebelle mais fascinante. Elle est particulièrement intéressée par mon éveil à la sensualité, n’arrêtant pas de m’interroger ...