1. Olivia


    Datte: 16/11/2018, Catégories: fh, jeunes, vacances, campagne, init, Humour prememois, Auteur: Elodie S, Source: Revebebe

    ... posséder de la sorte. Et ne peux empêcher mon regard de dériver vers cette carte qui macule ma vitre latérale, sorte d’Atlantide crémeuse qui dérive avec une lenteur désespérante vers le bas de la portière. Manuel tente de m’apaiser :
    
    — Tu sais, ces gars-là, des filles comme toi nues, ils n’en voient que dans les magazines ou les films pornos !
    
    Sa remarque a le don de m’agacer encore plus. Ce n’est qu’en bas de chez moi que je me remémore l’objet de ma mission et lui demande l’adresse de mon beau Polonais. Bon prince, il sort de sa poche un papier froissé sur lequel je parviens à lire, à la faveur d’un réverbère :
    
    L’espionne que je suis a réussi la première mission, au prix d’une dépravation insoupçonnée. L’ennui est que mon pantalon descend plus vite que moi de la voiture, révélant mon shorty déchiré à mon tourmenteur qui part à nouveau d’un rire gras et me lance :
    
    — Tu viens remettre le couvert quand tu veux, petite cochonne.
    
    Je recouvre mon pantalon par mon sweat et le maintiens contre mon ventre lorsque je rentre chez moi. Évidemment, je tombe sur ma mère qui me regarde, ébahie, et me lance :
    
    — Mais d’où sors-tu, avec ce maquillage qui coule et cette coiffure horrible ?
    — J’ai dû courir pour rattraper le bus, je grommelle en me précipitant dans ma chambre puis dans ma salle de bain.
    
    Je peaufine la deuxième phase de mon plan d’action. Piotr localisé, il me faut peaufiner une rencontre qui ne lui laisse aucune possibilité de m’échapper.
    
    Quand ? Le ...
    ... retour du boulot, soit normalement 18 h 30, me paraît le moment le plus adapté. Date arrêtée : J+2.
    
    Comment ? Ne pas lui laisser d’autre solution que de me sauter dessus, c’est évident. Donc, jouer sur sa corde sensible, son goût pour me voir avec une démarche qui chaloupe, une poitrine qui tressaute. Donc, mes talons les plus vertigineux, mon body rouge transparent sans soutien-gorge. Accessoires annexes : ma mini-jupe de cuir noir, des Dim-up assortis dont la lisière est à la limite de l’ourlet de celle-ci, un maquillage sensiblement renforcé, mes cheveux libres en cascade, de jolis pendentifs aux oreilles avec un collier assorti. Le tout recouvert d’un manteau m’arrivant un peu au-dessus du genou pour ne pas être gênée par des tiers avant d’avoir établi le contact avec la cible, qui, dans ces conditions, ne peut pas ne pas craquer en me voyant !
    
    Le jour venu, parfaitement équipée pour ma mission de sauvetage, il fait malheureusement un de ces crachins glaciaux de novembre qui transperce jusqu’aux os. Je brave ces contingences pour monter dans le bus pour les Minguettes, dont j’ai soigneusement étudié l’itinéraire. Je me rends compte en y montant que, malgré mon manteau qui sert d’écran à ma tenue de combat, j’attire l’attention de la totalité de la population masculine du bus. J’en tire un motif de fierté. Heureusement, il n’est pas bondé, et j’échappe aux habituelles mains baladeuses (ou plus) auxquels m’exposent systématiquement mes déplacements aux heures de pointe ...
«12...202122...»