1. Ballade pour un Fossoyeur


    Datte: 10/02/2018, Catégories: vengeance, nonéro, mélo, Humour policier, fantastiqu, roadmovie, Auteur: Hidden Side, Source: Revebebe

    ... abruti ? demanda l’obèse, en abaissant le canon de son arme.
    
    Le gars était paumé, ça se voyait à sa mine déconfite. D’habitude, ses victimes l’imploraient en se tordant les mains, chialaient en le suppliant de les épargner.
    
    Le fou rire de Klaus cessa aussitôt. C’était l’occasion qu’il attendait.
    
    Plus rapide qu’un serpent à sonnettes dopé aux anabolisants, il plongea de biais. Au passage, il attrapa une bonne poignée de sable du désert, qu’il projeta dans la figure de ce gros pédé, toujours empêtré dans son pantalon. Pris complètement par surprise, le gars se mit à gueuler en se frottant les yeux. Il lui fallut bien trois secondes avant de comprendre que sa seule chance était de se mettre à tirer au hasard, tout autour de lui.
    
    Il n’eut le temps de faire feu que deux fois, avant de sentir le bras puissant de Klaus glisser autour de sa gorge, l’agrippant par derrière dans une prise qui lui bloqua la respiration. L’acier froid d’un poignard se fraya un chemin à travers les couches superficielles de tissus adipeux, dans le bas de son dos, atteignit le muscle et s’arrêta. Juste avant que la douleur ne devienne insupportable. L’obèse, affolé, sentit le sang poisser la flanelle de sa chemise à carreaux. Il lâcha aussitôt son arme, en couinant comme un goret.
    
    — Pas de bol, p’tit. T’as pas choisi le bon client, fit Klaus.
    
    Il n’y avait aucune animosité dans sa voix. Pas plus qu’il n’y avait de colère en lui, quand il assomma le gars d’un grand coup sur la tête.
    
    Ce ...
    ... fut la douleur qui réveilla l’obèse. L’impression que son dos et ses bras étaient écorchés vifs. Ses yeux roulaient en tout sens, comme fous : des épines le lacéraient de toute part. Malgré l’atrocité de ce supplice, il lui était impossible de hurler. Avant de le ligoter à ce cactus géant, Klaus l’avait fermement bâillonné. Il aimait bien entendre crier ses victimes d’habitude, mais là, il n’avait vraiment pas le temps.
    
    — Très bien ! Content de voir que t’es réveillé.
    — Mmh… mmh…
    — Va falloir que j’y aille, l’informa froidement Klaus. J’ai encore pas mal de route à faire.
    — Mmh…
    — Mais avant, j’me suis dit qu’il fallait que j’te laisse un petit souvenir.
    
    Sans le lâcher du regard, Klaus glissa un objet froid et rond dans le caleçon du type. À là texture et au poids, le gars avait compris qu’il ne s’agissait pas d’une boule de Noël. C’était pas encore la saison.
    
    Ses yeux s’emplirent immédiatement de larmes. Il secouait la tête à toute vitesse, le suppliait en gémissant.
    
    — Huiiii…
    — Tout le plaisir a été pour moi !, lui lança Klaus, en s’éloignant d’un pas rapide.
    
    Quand la grenade explosa, il était déjà loin.
    
    oooOOOooo
    
    Klaus passa la nuit à Kingsport, petite bourgade verdoyante sur l’Interstate-81, à la limite du Tennessee et du Kentucky. La chambre qu’il avait prise se trouvait dans une gargote discrète, repérée lors d’un contrat précédent. Histoire de se détendre un peu du voyage, il se paya une pute. La même que la dernière fois. Il avait beau essayer ...
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