1. Ballade pour un Fossoyeur


    Datte: 10/02/2018, Catégories: vengeance, nonéro, mélo, Humour policier, fantastiqu, roadmovie, Auteur: Hidden Side, Source: Revebebe

    ... pour accommoder le scénario d’un mauvais polar ou d’une série télé… Pour durer, dans la carrière de tueur, il était impératif selon Eddy de ne pas souffrir de problèmes psy ou autres carences affectives, propres à vous enfermer dans un rituel aliénant.
    
    Comment voulez-vous éviter de vous faire prendre, sinon ?
    
    Au-delà des aspects ludiques, immédiats et indéniables, tuer son prochain est une occupation éminemment sérieuse, nécessitant un détachement total dans l’exécution d’une mission.
    
    — Attention à ne pas confondre détachement et désintérêt. Ou, pire encore, insouciance ! lui rappelait souvent Eddy, avec son ton patient de vieux sage.
    
    oooOOOooo
    
    Ce soir-là, Klaus était en rendez-vous avec un nouveau client. Le tueur l’avait rejoint à son hôtel, et ils causaient business depuis une bonne heure. Devant eux s’étalaient plusieurs photos. Sur les clichés, une jeune femme brune, dans la trentaine. Plutôt bien fichue.
    
    Quand son client lui demanda de traiter cette cible à l’arme blanche, Klaus tiqua. Il lui expliqua qu’il devait en savoir un peu plus, avant de décider par lui-même de la meilleure approche à suivre. Et de l’instrument le plus adéquat. C’était comme ça qu’il travaillait, depuis près de trente ans.
    
    Le type ne l’entendait pas de cette oreille. L’arme à employer devait être un pieu de métal. Enfoncé en plein cœur. Cette femme lui avait brisé le sien, disait-il, et il souhaitait se venger… symboliquement.
    
    Tout à fait légitime.
    
    Ce devait être un ...
    ... sentimental, décida Klaus. Il aimait bien travailler avec les sentimentaux. Ils annulaient rarement une mission et payaient mieux que les autres.
    
    Quand le client lui indiqua le montant qu’il était prêt à mettre sur la table, Klaus décida qu’il s’agissait d’un contrat bien spécial. Du genre qu’on ne peut pas refuser. Il accepta donc de faire une entorse à l’une de ses règles d’or : ne jamais laisser quelqu’un choisir l’arme du crime à sa place.
    
    Il y avait cependant un hic. La cible vivait depuis peu dans une communauté très fermée. Le style d’endroit où un étranger ne peut pas passer inaperçu.
    
    Klaus demanda tout naturellement si quelques « dommages collatéraux » étaient envisageables… au cas où il serait nécessaire d’agir en force.
    
    Le type fut très clair : il tenait à ce qu’il n’y ait pas de vagues. Klaus avait la réputation d’être un bon « nettoyeur ». Pas question de saloper le travail, et encore moins que l’opération se termine en boucherie sanglante.
    
    Seule cette femme devait mourir. Et proprement.
    
    oooOOOooo
    
    Le lendemain, Klaus posa quelques congés pour la semaine à venir. Une nièce qui mourait d’impatience de le revoir, expliqua-t-il à son patron.
    
    Celui-ci faillit en avaler sa cravate. Halloween approchait, et pour les entreprises de pompes funèbres, c’était la haute saison… Le type essuya son front moite ; ses clientes allaient lui en vouloir à mort. Klaus était le meilleur embaumeur de la ville. On s’arrachait ses services !
    
    Et pour cause : ...
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