Ballade pour un Fossoyeur
Datte: 10/02/2018,
Catégories:
vengeance,
nonéro,
mélo,
Humour
policier,
fantastiqu,
roadmovie,
Auteur: Hidden Side, Source: Revebebe
Klaus n’avait aucun respect pour ses semblables. Pas plus qu’il n’accordait de valeur à une vie humaine. Cet homme de quarante-huit ans ne se cherchait pas de circonstances atténuantes, il n’était pas de ceux qui ont besoin de justifier leurs actes. Il tuait. Un point c’est tout. Pour le plaisir, ou bien sur contrat. Si ça pouvait lui rapporter du pognon, tant mieux. Mais c’était loin d’être sa motivation principale.
Il n’avait pas de problèmes particuliers avec les femmes. Pour Klaus, c’était des cibles comme les autres. Il suffisait de se concentrer un peu plus sur la technique, la « perfection » du geste meurtrier… Le plaisir était moins grand, mais en général ça payait mieux. Un mal pour un bien.
Klaus avait cependant une limite : il ne tuait que de parfaits inconnus. C’était sa seule éthique professionnelle. Enfin, si l’on peut dire, car bien qu’il vécut de la mort de son prochain, dessouder les gens n’était pas exactement son métier. Tout au plus une activité secondaire ; un job d’appoint, en quelque sorte. Pour arrondir les fins de mois. Et passer du bon temps.
Comme tous les tueurs, il recherchait l’excitation facile, le shoot d’adrénaline.
Au départ, ça avait été plutôt un hobby, une sorte de passe-temps. Sans les conseils d’un vrai pro, comme Eddy le borgne, il aurait fini par commettre une erreur stupide et se serait fait piéger. Heureusement, Eddy l’avait pris sous son aile. Grâce à ce mentor d’exception, il avait fait d’énormes progrès.
Le jeune ...
... Klaus fut un élève brillant, avec un talent naturel pour donner la mort. Le borgne lui avait appris qu’un don, n’importe quel don, ça se travaille. Aucun pianiste, si génial soit-il, ne saurait atteindre au sublime sans un apprentissage méticuleux et rigoriste, doublé d’une volonté de fer. Il en allait de même pour un tueur. Même un tueur né, comme Klaus.
— Sans discipline, on n’est rien. Et même si on parvient à se faire un nom, il ne tarde pas à être gravé sur une pierre tombale.
C’était une des maximes préférées d’Eddy.
Eddy insistait sans relâche sur la technique, la recherche de la perfection dans l’acte quasi divin de trancher le fil d’une vie. Seul l’amour du métier permettait d’atteindre l’excellence, et l’excellence était l’unique garantie contre les erreurs stupides, celles qui vous font foirer une cible. Ou, pire encore, renoncer à traiter une cible.
Eddy s’était rendu compte que la nature courtoise de Klaus l’inclinait à agir de loin. Il lui avait rapidement fait comprendre l’intérêt vital de pouvoir s’adapter à la cible, quelle que soit la situation. Il l’avait donc initié au maniement de toutes les armes : pour réussir dans cette branche d’activité, on est condamné à s’adapter sans cesse, à ne faire que « du sur-mesure ».
Son inspirateur avait toujours méprisé les tueurs en série, ces tarés qui reproduisent encore et encore la même vieille recette. Pour lui, c’était du réchauffé, que de refroidir les gens comme ça. De la foutaise. Tout juste bon ...