1. La Veuve et le Bouc


    Datte: 26/10/2018, Catégories: fh, couleurs, frousses, vengeance, pénétratio, fsodo, Humour Auteur: Ali Henné, Source: Revebebe

    ... péremptoire. Mais son chevaucheur est manifestement peu disposé aux mignardises d’alcôve. Il se dégage, se campe sur les bras et entreprend de la régaler de grands coups de boutoir que saluent des piaulements montant crescendo. Au moment où il sent qu’elle va jouir il la retourne comme une crêpe et d’une main experte lui distend la croupe. Elle rue, tente de se dégager mais il pèse de tout son poids sur elle et l’encule à sec malgré ses trépignements et ses insultes. Sans en tenir le moindre compte il lui administre un va-et-vient continu qu’elle accompagne bientôt de petits geignements qui ne sont manifestement pas dus à la douleur. Un feulement aigu salue la bordée finale.
    
    Brahim finit de décharger et se laisse lourdement retomber sur le dos pendant que la femme file vers la salle de bain attenante à la chambre. Il l’a bien foutue, la veuve, ça lui apprendra à jouer à l’Ange de la mort de sous-préfecture. Il se redresse, s’essuie tout le corps avec le drap du lit, renfile son sarouel, allume une cigarette. Au moment où il se dirige vers le fauteuil où il a jeté sa djellaba il a la surprise de voir la rouquine jaillir du cabinet de toilette vêtue d’une nuisette rose de starlette de cinéma décolletée jusqu’au nombril. Il n’y manque même pas les chaussons assortis et le ruban dans les cheveux. Très à l’aise elle se dirige vers lui et lui demande s’il est intéressé par une petite collation ...
    ... avant de se remettre au lit.
    
    Manifestement la belle a apprécié la séance et en redemande. Un peu déconcerté (ce n’était pas prévu dans son scénario) Brahim prétexte une obligation tôt dans la matinée qui l’oblige à filer et en guise d’adieu gratifie sa conquête d’une bonne claque de propriétaire sur le cul, ce qui lui vaut un « Ça va pas ? » revêche. Il déboule l’escalier, sort dans la fraîcheur de la nuit.
    
    Après un petit somme réparateur sous un olivier il marche vers le village aux premières lueurs de l’aube. Dans les vignobles la charogne du bouc égorgé et décapité la veille commence à sentir. Il rigole tout seul en pensant à la tête que fera la veuve quand elle se décidera à vraiment regarder dans le sac et qu’elle verra que la barbichette grise est celle d’un caprin. Au moment de s’éloigner, il s’entend héler :
    
    —Salam, Brahim Achaoui. Que fais-tu ici ? Je te croyais dans la montagne avec ta bande.
    
    Il reconnaît Youssouf, un vieux berger de ses amis.
    
    —Salam, Youssouf, j’y retourne. J’avais juste une petite affaire à régler. Il faut aussi que je te paie ce bouc qui faisait partie de ton troupeau et que j’ai tué hier.
    — C’est justice. Mais ne reste pas ici, les gendarmes te cherchent et cette garce de veuve réclame toujours ta tête à cause de la vigne que tu as brûlée.
    
    Achaoui éclate de rire :
    
    — Ne t’en fais pas pour la veuve. Elle a eu la tête du bouc. Et sa queue en prime ! 
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