JN0203 Une route longue et sinueuse.
Datte: 27/09/2018,
Catégories:
Entre-nous,
Les hommes,
Auteur: Fab75du31, Source: Hds
... moi, j’essaie de réfléchir pour trouver une solution : papa, maman sont au travail, je ne peux pas les déranger ; la voisine non plus n’est pas là, je ne peux appeler personne ; je retourne dans la maison pour chercher le numéro d’un dépanneur.
Je suis en train de feuilleter nerveusement l’annuaire, lorsque je reçois un sms.
« Alors, t’es parti ? ».
Non, ce n’est pas le sms que j’attends, celui de Jérém, mais c’est le sms qu’il me faut à ce moment précis, celui de Julien.
« Non, la voiture démarre pas ! » je m’empresse de lui répondre.
« Batterie à plat ? ».
« Oui… ».
« Bouge pas, j’arrive dans 10 minutes »
C’est exactement ce que j’avais besoin de m’entendre dire à cet instant précis.
« Tu veux que j’aille où avec la batterie à plat ? » je fais de l’humour, soudainement soulagé de mon angoisse de ne pas pouvoir partir.
« Ah oui, bien vu lol ».
L’attente me paraît interminable : à chaque minute qui passe, je vois mon retard se cumuler. Je regarde mon portable trois fois par minute, toujours pas de nouvelles de Jérém, toujours pas de réponse à mon message.
Je décide de l’appeler pour le prévenir que j’aurai un peu de retard, mais je tombe direct sur son répondeur :
« Vous êtes sur le répondeur de Jérémie, vous pouvez me laisser un message, mais il se peut que je ne l’écoute pas tout de suite, car je suis dans un bled où ça ne passe pas partout, pas toujours ! ».
Je m’en doutais, je n’ai aucun moyen de le joindre. Donc, je n’ai pas de ...
... droit à l’erreur : si je n’arrive pas à l’heure, il sera reparti et je l’aurai loupé.
Julien débarque 20 minutes plus tard : il est 15h35 et il pleut toujours. Il débarque en dégainant son plus beau sourire, un véritable rayon de soleil dans cette journée maussade.
« Dis-donc, tu t’es fait beau mon salop, t’as envie qu’il te fasse ta fête, hein ? ».
« Arrête de te moquer ! ».
« Je ne me moque pas, tu es tout en beauté, Nico… ».
« Merci Julien… ».
« Je croyais que tu n’avais pas envie d’aller voir ce mec, et patati et patata… » il se moque vraiment, ce coup-ci.
« La ferme, Julien et aide-moi à démarrer ! ».
« Allez, rigole un peu… détends-toi… t’es tendu comme un string… ».
« Alleeeeeez, je suis pressé… on va rigoler une autre fois… ».
Pendant un instant, le bogoss me regarde fixement, sans prêter attention à la pluie qui tombe sans discontinuer, qui défait peu à peu son brushing de bogoss, qui mouille son t-shirt noir ; puis, avec des gestes bien assurés, très « mec », il ouvre le capot de sa voiture, puis celui de la mienne ; il ouvre sa malle, il en extrait deux câbles épais, l’un rouge, l’autre noir, avec des grosses pinces au bout et il les branche sans hésiter.
Le bogoss revient à son volant et me lance :
« Allez, vas-y, essaie de démarrer… ».
Je reviens devant mon volant, je tourne la clef ; et alors que Julien appuie sur l’accélérateur pour envoyer le jus, ma voiture démarre comme par enchantement.
« Ne cale pas au premier stop ...