JN0203 Une route longue et sinueuse.
Datte: 27/09/2018,
Catégories:
Entre-nous,
Les hommes,
Auteur: Fab75du31, Source: Hds
... n’allez pas encore vous battre ? ».
« Non, j’espère pas… ».
« Et il est où ton pote ? ».
« A Campan… dans les Pyrénées… ».
« Je sais bien où est Campan… et c’est loin… et en plus, t’as vu le temps qu’il fait ? ».
« Je sais, je sais… mais je dois y aller… ».
« Tu n’as le permis que depuis quelques jours… tu te vois rouler pendant des heures sous la flotte ? ».
« Je roulerai doucement, je ferai attention… ».
« Tu es vraiment le fils de ton père, tu as le gène de l’imprudence bien développé quand il s’agit d’amour ! Mais tu as raison, tu dois y aller, autrement tu vas le regretter… tu pars quand ? ».
« Tout à l’heure, vers 15 h… je prévois large… ».
« On a bien fait de changer les pneus à ta voiture ! ».
« Merci maman… tu le diras à papa ? ».
« Oui, oui, je lui dirai… ».
« Merci ! ».
« Tu es vraiment fou de ce garçon, n’est-ce pas ? ».
« Oui, je crois… ».
« C’est un beau garçon… ».
« Oui… ».
Ma décision est prise, j’ai la bénédiction de maman, et dans 6 heures je vais retrouver Jérém ; je me sens soulagé, je me sens tellement « léger » que j’ai l’impression de flotter à un mètre au-dessus du sol.
Une heure plus tard, maman part travailler. Il est 13 heures, j’ai deux heures pour décider comment m’habiller pour aller retrouver le gars qui me fait tourner la tête et que je n’ai pas vu depuis un mois.
Je frémis, je bouillonne, je tremble, je ne tiens plus en place ; j’ai le ventre comme un tambour de machine en mode ...
... essorage, j’ai l’impression que tous mes sens sont en état d’hyper-sensibilité. Mon corps tout entier est parcouru par une sorte d’excitation insoutenable qui me donne des ailes et m’assomme tout à la fois.
Je me douche et je me rase, je passe un t-shirt blanc, puis une veste que j’ai achetée quelques jours plus tôt : c’est un blouson d’étudiant américain bleu foncé, avec les manches blanches ; je passe mon plus beau jeans, ainsi que des baskets noires qui remontent bien sur la cheville ; et je mets du gel dans les cheveux, comme ma cousine m’a appris à le faire.
Je me regarde dans le miroir, habillé sur mon 31, le brushing soigné, et je me trouve presque pas mal.
Je mets quelques affaires dans un sac et je descends dans le séjour : il est tout juste 14h30, j’attrape mon téléphone et j’envoie un sms à Jérém pour lui confirmer ma venue :
« Salut, c’est ok pour le week-end, je serai à Campan à 18h ».
Je n’arrive pas encore à croire que je vais rejoindre Jérém à 200 bornes de là, car il m’y a invité.
Mais les minutes passent et mon sms reste sans réponse. Est-ce qu’il capte, là-haut ?
15 heures : il est temps de partir. Je ferme la maison, je glisse mon sac dans la voiture, je m’installe devant le volant et je tourne la clef. Et là…
Et là, le bruit étouffé du démarreur envoie un message très clair : la batterie est à plat.
Ah, non, je ne vais pas louper mon Jérém à cause d’une putain de batterie déchargée !
Et alors que la panique commence à s’emparer de ...