1. JN0203 Une route longue et sinueuse.


    Datte: 27/09/2018, Catégories: Entre-nous, Les hommes, Auteur: Fab75du31, Source: Hds

    ... capuche est remontée sur la tête, et d’un short en jeans assez long. Le mec semble regarder la pluie tomber, mais dans la direction opposée.
    
    C’est lui, je suis sûr et certain que c’est lui.
    
    J’ai le tournis, puis le vertige, ma vue se brouille ; je traverse la route mais je ne me sens pas le courage d’aller directement vers lui : alors, je me cache derrière l’angle de la maison jouxtant la halle.
    
    Je viens tout juste de l’apercevoir, et tellement de choses remontent en moi, c’est insoutenable, insupportable, j’ai envie de pleurer, j’ai envie de faire demi-tour et de repartir.
    
    Je reste ainsi, comme tétanisé, mes larmes se mélangeant à la flotte qui tombe sur ma tête et sur mes épaules, pendant quelques longs instants.
    
    Jusqu’à ce qu’une voix au fond de moi se lève pour crier :
    
    « VAS-Y ! ».
    
    Je reconnais cette voix, c’est la même qui s’était levée le jour de la première révision, pendant mon trajet à pied vers l’appart de la rue de la Colombette ; elle s’était fait entendre alors que je traversais le Grand Rond à Toulouse, et que j’hésitais à faire demi-tour, là aussi. Malgré tout, je me dis que cette voix avait eu raison, et que j’avais eu raison de l’écouter. Et si cette voix a eu raison hier, je ne vois pas pourquoi il n’en serait pas de même aujourd’hui.
    
    J’essuie mes larmes, je prends une profonde inspiration et je franchis le seuil de la halle, laissant à nouveau le garçon que j’aime pénétrer à son insu dans mon champ de vision, dans ma tête, dans ...
    ... mon cœur, dans mes tripes.
    
    J’avance doucement et j’ai vraiment l’impression de planer, le bruit de mes pas est couvert par le son de la pluie qui tombe sur les ardoises et qui résonne dans le grand espace à la lourde charpente de bois.
    
    Et à chaque pas, j’ai l’impression de sentir un peu plus fort sa présence, comme une radiation qui se dégage de lui, comme quelque chose de palpable, comme une sorte de brouillard épais qui m’enveloppe, comme quelque chose d'électrique qui perturbe toutes les fibres de mon corps et de mon cœur.
    
    Alors même qu’il n’est que de dos, qu’il ne s’est même pas rendu compte de ma présence.
    
    Sa présence irradie, mon amour et mon désir amplifie. Ce mec me fait un effet de dingue.
    
    J’ai envie de faire durer cet instant le plus longtemps possible, cet instant où tout est possible, où je ne connais pas encore ses intentions, où je n’ai pas encore croisé son regard de braise, où je n’ai pas encore entendu sa voix, ni ses mots, cet instant où il m’attend encore, où il se demande peut-être si je vais venir ou pas, où il est peut-être déçu de ne pas me voir ; oui, j’ai envie de faire durer le plus longtemps possible la perfection de cet instant où tous les espoirs sont encore possibles.
    
    Le pull à capuche souligne le V de son dos, le short laisse dépasser ses mollets, c’est sexy à tomber. Il est en train de fumer.
    
    Je ne suis désormais qu’à cinq mètres de lui ; et alors que le bruit de la pluie couvre toujours le bruit de mes pas, le bogoss se ...
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