Mon patron, cet abruti (6 / 7)
Datte: 25/09/2018,
Catégories:
photofilm,
nonéro,
policier,
Auteur: Anne Grossbahn, Source: Revebebe
... décidé que j’irais voir directement en quittant le boulot. J’ai sonné mais ça ne répondait pas, alors je suis entré. On entre facilement dans l’immeuble où tu habites, Marielle.
— Oui, dis-je. De la journée, la plupart des locataires ne ferment jamais en bas, pour que les gosses puissent entrer et sortir sans chichis.
— J’ai repéré ton numéro d’appartement, au troisième, et je suis monté. Comme ta porte n’était pas fermée à clé, et quand j’ai vu le chantier, j’ai d’abord cru que tu avais été cambriolée, mais il y avait des tas d’objets sur la table, dont vos GSM, alors j’ai appelé les flics. Ta sœur est arrivée à peu près en même temps qu’eux, et on a rempli des déclarations et tout ça. Un truc m’avait intrigué : la carte du garage, avec le mot signé par Darville. Je me suis dit que ça n’avait sans doute aucun rapport, mais je suis allé faire un tour par-là, au soir, à tout hasard. Je trouvais ça étrange que Darville signe une carte de recommandation pour un garage qui vend des bagnoles françaises d’occasion, alors que lui achète de l’allemand flambant neuf tous les deux ans ! Je me suis garé à proximité, mais c’était déjà fermé. J’allais repartir, quand j’ai vu arriver Hubert Darville et sa belle Mercedes, et je me suis à nouveau demandé ce qu’il foutait là. Je suis allé à pied jusque sur le terrain de démolition, et j’ai vu le bâtiment éclairé, avec personne à l’intérieur, mais il y avait de la lumière au sous-sol. Quand j’ai descendu les escaliers, j’ai ...
... entendu les voix, et j’ai assez vite compris que c’était du vilain, quand j’ai entendu à travers la porte ce que Marielle disait. Je ne savais pas comment intervenir, alors je suis remonté, j’ai cherché le tableau électrique et j’ai coupé le jus. Je me doutais qu’un de ces salauds allait remonter pour rétablir le courant, et je l’attendais avec une barre de fer. Je l’ai étendu et j’ai remis le courant, puis je suis redescendu et j’ai fait mon possible pour intervenir au bon moment.
— T’as été génial, François ! s’enthousiasme ma collègue.
— Super ! j’approuve. Un vrai héros ! Comme dans les films !
Que François ait réalisé tout ça m’épate au plus haut point ! Qui aurait imaginé que cet homme timide et maladroit…
— J’en ai cogné un en bas avec la barre de fer, puis j’ai filé. L’autre était revenu à lui, mais était encore le cul par terre, alors j’ai pu sortir.
— C’est moi qui l’ai mis sur le cul, ricane Cheryl. Il était sur mon chemin.
Je suis à la fois soulagée et inquiète : soulagée d’avoir été tirée d’un bien mauvais pas, mais inquiète pour Pauline. Malgré les risques, j’ai hâte de retrouver l’appartement.
— Je me rends compte que c’est à cause de nous et de nos coups de fil que Darville vous a retrouvées, ajoute François en garant la voiture. On a donné le renseignement dans la boîte sans penser à mal. On était contents, Axel et moi, que vous soyiez rentrées…
François me cède sa veste, et nous quittons le véhicule à une centaine de mètres du ...