1. Mon patron, cet abruti (6 / 7)


    Datte: 25/09/2018, Catégories: photofilm, nonéro, policier, Auteur: Anne Grossbahn, Source: Revebebe

    ... la casserole, et Cheryl aussi, sans doute, une nouvelle fois !
    
    Nous arrivons au croisement. C’est une route asphaltée, à l’entrée de la ville. Au coin, à une vingtaine de mètres, un bâtiment éteint, avec une enseigne « Tulchan - Occasions » encore illuminée en façade. C’est un garage, dont doit dépendre le terrain à l’arrière, avec les épaves et l’atelier à toit de tôle au sous-sol duquel nous avons été détenues pendant de longues heures. Soudain, un démarreur toussote, et un moteur vrombit sur notre gauche.
    
    — Merde ! dis-je en faisant mine de refluer.
    
    Cheryl me retient par le bras.
    
    — Attends !
    
    Plusieurs appels de phares se succèdent rapidement, et une voiture s’avance dans notre direction. Quand elle s’arrête devant nous, Cheryl ouvre la portière arrière, et nous nous engouffrons toutes les deux dans le véhicule, qui démarre au moment où je claque la portière.
    
    Le conducteur tourne un instant vers nous un visage souriant. Je vois brièvement des yeux bleus pâle derrière des lunettes de myope avec lesquelles se battent quelques mèches blondes. François a beau être d’ordinaire assez ridiculement maladroit, je pense que je ne l’ai jamais trouvé aussi génial !
    
    -oOo-
    
    — On va où ? demande soudain notre chauffeur. Directement chez les flics ?
    — Heu… ça peut pas attendre demain ? lancé-je immédiatement.
    — Vous êtes en danger. Attendre n’est pas prudent.
    
    Nous nous sommes éloignés de la zone dangereuse, et François vient de ralentir l’allure.
    
    — On ne peut ...
    ... pas aller chez moi, annonce Cheryl. Ils vont surveiller le coin. Chez Marielle non plus, c’est trop dangereux.
    — Raison de plus… commence François.
    
    Je pense soudain à Pauline. Elle a dû rentrer du travail, et constater les dégâts !
    
    — Poppy ! Il faut aller chez moi ! Il faut la prévenir !
    — Ne vous en faites pas, elle va bien. Je l’ai vue il y a peu.
    — Ils sont peut-être retournés là ! Il faut y aller !
    — OK, admet François, mais je pense qu’il faudrait sans retard prévenir la police.
    
    Je réfléchis un instant.
    
    — François ! T’as ton téléphone portable ?
    — Ici, dans le vide-poches.
    — Tu permets ?
    — Bien sûr, voyons !
    
    Immédiatement, j’appelle Pauline. Elle prend la communication avec méfiance, mais se montre soulagée lorsqu’elle entend ma voix.
    
    — N’ouvre à personne, Poppy. À personne, t’entends ? Il y a des malfrats dans le secteur. Quand on est en bas, je t’appelle, OK ?
    
    Dès que le GSM a réintégré le vide-poches, François se retourne rapidement pour m’adresser un sourire :
    
    — Direction les flics ?
    — Yes !
    
    Tout en roulant, notre collègue nous explique comment il s’était inquiété, suite aux déclarations d’Axel qui m’avait croisée dans le hall juste comme je sortais. Et puis, le coup de fil, où j’expliquais qu’on était toutes les deux chez moi, lui avait paru bizarre.
    
    — On a encore essayé de vous téléphoner, mais ça ne répondait plus, alors on s’est procuré l’adresse auprès du service personnel. Comme ce n’était pas un gros détour pour moi, on a ...
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