Mon patron, cet abruti (6 / 7)
Datte: 25/09/2018,
Catégories:
photofilm,
nonéro,
policier,
Auteur: Anne Grossbahn, Source: Revebebe
... commissariat.
-oOo-
Chose étrange que, convaincues de remettre notre sort entre les mains des forces de l’ordre, nous soyons encore si réticentes à conter l’intégralité de l’histoire aux officiers de police prenant notre déposition. Les clés USB nous brûlent les poches, mais nous ne pipons mot de leur existence. Nous attendrons la suite des événements avant de décider qu’en faire.
Nous racontons la poursuite en voiture, l’agression par Devreux sur la route du Bois des Tourelles, puis notre fuite et le retour du concierge et de Darville dans mon appartement avec la mise à sac qui s’ensuit. Nous commençons à relater notre enlèvement au moment où deux véhicules de service, toutes sirènes hurlantes, quittent le parking du commissariat. Les flics nous écoutent avec attention, se montrent aimables, nous assurant qu’ils mettent tout en œuvre le plus rapidement possible afin que nos ravisseurs soient appréhendés et interrogés. L’affaire est délicate. Il s’agit d’enlèvement, de tentative de viol…
Alors que nous apprenons que le garage où nous avons été séquestrées est la propriété de deux frères, Frédéric et Claude Tulchan, une soudaine agitation s’empare des locaux de police, en raison d’un incendie s’étant déclaré à l’extrémité de la ville. Nous ne sommes pas longs à apprendre qu’il s’agit justement du hangar affecté à la récupération, sur des épaves, de pièces de rechange pour le garage en question. Nous nous regardons, Cheryl, François et moi. Inutile de nous bercer ...
... d’illusions : les pièces à conviction partent en fumée !
Rapidement, nous signalons l’existence du salon clandestin, dans les combles du bâtiment Darville, sans toutefois préciser que nous y avons été filmées, et espérons que quelques preuves pourront y être récupérées, mais nous n’entretenons guère d’illusions à ce sujet.
Une fois signées nos dépositions, nous quittons le commissariat, non sans avoir assuré rester à la disposition des forces de l’ordre, au cas où… et reprenons la route vers mon appartement, François nous servant toujours de chauffeur.
Par précaution, nous nous garons dans une rue voisine et lentement, en rasant les murs, nous dépassons bientôt ma malheureuse Renault, dont la vue du triste état me sape encore un peu plus le moral. Nous atteignons l’entrée de l’immeuble sans rencontrer âme qui vive. La porte d’entrée est fermée, bien sûr, et je n’ai pas ma clé. Alors que je me penche en arrière pour tenter de repérer une lumière derrière les tentures des fenêtres du troisième étage, François me tend gentiment son GSM :
— Tu n’as plus qu’à composer le numéro magique.
-oOo-
Pauline nous ouvre la porte une minute plus tard, et nous nous retrouvons tous dans l’appartement. Elle y a fait venir Damien, un copain que j’ai aperçu une fois ou deux, et dont la haute stature athlétique a quelque chose de rassurant. À eux deux, ils ont déjà fait pas mal de rangement.
Rapidement, je m’inquiète de ma sortie de bain.
— Elle est dans la lessiveuse, avec ...