1. Mon patron, cet abruti (6 / 7)


    Datte: 25/09/2018, Catégories: photofilm, nonéro, policier, Auteur: Anne Grossbahn, Source: Revebebe

    ... là, j’aurais trouvé le battant ouvert.
    
    Darville contourne le lit.
    
    — Elle est sous le pieu, sans doute ! triomphe-t-il. Allez, sors de là, toi !
    
    Mais rien ne bouge, alors je le vois qui jette des coups de pied, puis se penche, mais apparemment l’eurasienne a choisi une autre cachette.
    
    — T’énerve pas, Fred va revenir, lance Devreux.
    — Qu’est-ce qu’il fout, lui ? s’énerve le patron.
    
    Il passe par-dessus le lit et se dirige vers le salon. Au moment où il contourne le divan, en gueulant « elle est ici ! », Cheryl se redresse, passe de l’autre côté de la table et s’empare d’une chaise dans le but de s’en servir pour se défendre. Darville hésite, et plus personne ne bouge.
    
    — C’est pas la peine de t’exciter, tu nous échapperas pas ! ricane-t-il.
    
    C’est à cet instant que la porte s’ouvre d’un seul coup, se rabattant violemment contre le mur, et que quelqu’un que je reconnais instantanément s’encadre dans l’ouverture béante en poussant le cri de Tarzan, ou quelque chose qui y ressemble vaguement. Nous sommes tous stupéfaits de découvrir la présence inattendue de… François ! Cheryl est la plus prompte à réagir : alors que Darville regarde vers l’entrée, elle envoie brutalement la chaise dans sa direction.
    
    — ’ttention ! avertit Devreux.
    
    Mais deux dixièmes de seconde plus tard, il me lâche en grognant comme un goret parce que je viens de lui écraser les orteils d’un bon coup de talon ! Une fois de plus, le vacarme est épouvantable dans la cave, tandis que Cheryl ...
    ... et moi nous ruons vers la sortie.
    
    François s’efface pour nous laisser le passage.
    
    — Filez ! hurle-t-il.
    
    En passant devant lui, je vois qu’il est armé d’une barre de fer et s’apprête à s’en servir. Nous galopons dans le couloir, grimpons les escaliers et prenons pied dans le garage crasseux.
    
    En arrivant près de la sortie, une silhouette sombre s’agite tout à coup, me faisant faire un écart avant que je réussisse enfin à atteindre l’extérieur. C’est le mec en salopette, qui a l’air de ne plus savoir très bien où il se trouve. Derrière moi, j’entends Cheryl qui pousse un cri, probablement parce qu’elle est entrée en collision avec lui. Sur le terrain, je cours entre les épaves de voitures. Le sol est glissant, bien qu’il ait cessé de pleuvoir, je dérape et m’étale dans la boue et l’herbe sale. Des voix d’hommes s’interpellent, venant du garage. Si je me redresse, ils risquent de me voir, alors je rampe entre les roues d’une vieille camionnette et reste immobile, couchée sous les restes du véhicule. Où est Cheryl ?
    
    J’entends un bruit de galopade, un homme qui crie « par ici ! », à quelques mètres de moi seulement, et je crains qu’il ne m’ait repéré ; mais à ce moment-là, j’entends un bruit bizarre, comme du verre brisé. Des hommes s’interpellent, et j’entends encore gueuler, mais sans rien comprendre.
    
    Alors, je me dis que c’est le moment, je rampe et m’extrais de ma cachette et, à demi courbée, me hâte vers l’extrémité du terrain la plus éloignée du garage. Je ...
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