Mon patron, cet abruti (6 / 7)
Datte: 25/09/2018,
Catégories:
photofilm,
nonéro,
policier,
Auteur: Anne Grossbahn, Source: Revebebe
... tous les quatre. Poppy souhaite voir rester Damien ; sa présence la rassure. Je n’y vois pas d’inconvénient. Je pense à nouveau à François. J’aurais aimé qu’il reste, lui aussi.
Un court moment de gêne s’installe au moment de décider de l’attribution des places pour la nuit, car deux lits et un salon de coin pour quatre personnes, c’est à la fois peu et beaucoup. Nous laissons à Pauline sa chambre, son lit et son copain, et nous retrouvons seules près des fauteuils, Cheryl et moi. Je lui offre mon lit, mais elle refuse de me laisser dormir dans les fauteuils. Il n’est pas question pour moi de la laisser s’y installer. En réalité, nous cherchons une bonne raison de rester ensemble. Les derniers événements nous ont à la fois bouleversées et rapprochées l’une de l’autre.
Nous gagnons la chambre et, un peu gênées malgré tout, finissons par nous glisser sous la couette. Le lit n’est pas large, et nous ne pouvons éviter le contact. Je n’éprouve d’ailleurs nulle envie de me dérober. Alors que, le matin même, j’aurais fui une telle situation, les dernières heures écoulées modifient la donne. De parfaites étrangères, nous sommes devenues complices en une simple soirée. Unies dans l’adversité, nous ressentons le besoin de rester l’une près de l’autre, de partager un peu plus nos émotions. Nous avons encore des choses à nous dire, qui ne peuvent attendre. Cheryl me regarde, ses yeux mi-clos formant deux taches sombres en contre-jour de la lumière chaude délivrée par la lampe de ...
... chevet.
— Marielle… je… je peux te poser une question ?
— Bien sûr.
Elle cherche ses mots, et je perçois son embarras. Mais elle veut savoir.
— Qu’est-ce que… heu… que voulais-tu faire, dans la cave ?
Je souris.
— Quand j’ai commencé mon petit numéro, devant Darville ?
— Oui… Tu n’allais quand même pas… enfin…
— Ça t’inquiète ?
— Je ne sais pas… C’était fou, comme situation…
— Je sais. Mais je ne voyais pas d’autre solution. Je voulais surtout éviter qu’il m’attache, en tout cas !
— Je crois qu’il devenait dingue… Il… Tu le fascines, Marielle… Il perd complètement la boule quand tu le provoques…
— Oui. J’ai essayé de lui faire faire une connerie de plus, à cet abruti !
— Et… et si François…
Je souris encore plus.
— On aurait trouvé autre chose, Cheryl. Je suis sûre que, dans mon dos, tu cherchais une solution, non ?
— Je ne sais pas. Personne ne faisait attention à moi. Je crois que je commençais à penser à filer en vitesse, pour… enfin… pour semer la confusion… pour chercher du secours…
Je hoche la tête.
— Marielle, je… je te demande pardon, pour t’avoir menti, et tout ce que j’ai dit sur les blondes. Ce n’est pas vrai, j’étais énervée, et…
— Ce n’est rien.
— Au contraire, tu es très intelligente. Tu nous a tous bluffés et… et même sans l’intervention de François, on s’en serait sorties. Tu allais réussir, j’en suis sûre !
— Ne dis pas de bêtises ! Tu n’en sais rien !
Je lève la main et lui caresse les cheveux, et je la sens qui se ...