1. Mon patron, cet abruti (6 / 7)


    Datte: 25/09/2018, Catégories: photofilm, nonéro, policier, Auteur: Anne Grossbahn, Source: Revebebe

    ... des vêtements qui étaient éparpillés à gauche et à droite et avaient été souillés, m’annonce Pauline.
    — Et merde ! T’as pas vidé les poches ?
    — Les poches ? Je savais même pas qu’il y avait des poches à ta sortie de bain ! La mienne n’en possède pas !
    — Oh ! Poppy !
    — J’ai fait une bêtise ?
    
    Nous nous regardons, Cheryl et moi, puis je fonce vers la salle de bain, où ronronne la lessiveuse. Je cherche à stopper le programme en cours.
    
    — Heu… Tu avais mis quelque chose dans les poches ? demande ma sœur, qui m’a suivie.
    — Mais oui ! je crie presque.
    — C’est pas ça, que tu cherches ?
    
    De sa poche, elle tire les deux clés USB. Deux bâtonnets de plastique bleu, que je récupère précipitamment.
    
    — Oh ! T’es bien nerveuse, toi !
    — Excuse-moi ! je fais en la serrant contre moi. Excuse-moi, Poppy.
    — Elles sont tombées par terre quand j’ai ramassé la sortie de bain.
    — Tu les as ? fait la voix de Cheryl, derrière moi.
    
    Je me retourne, lui montrant triomphalement les objets de notre convoitise, et nous tombons dans les bras l’une de l’autre, soulagées.
    
    — Eh ben ! ironise Pauline. En voilà un foin pour deux bouts de plastique !
    
    Je regarde Cheryl, et le même soulagement doit se lire sur nos deux visages : si Poppy avait visionné le contenu des clés, elle aurait tenu un tout autre langage !
    
    -oOo-
    
    Poppy dévalise l’armoire à pharmacie, et nous nous enfermons dans la salle de bain, laissant les deux hommes nous attendre au salon en bavardant. Douchées, décrassées, ...
    ... nous nous abandonnons aux soins de notre infirmière improvisée. Je m’en tire moins bien que Cheryl, pour cause de manque de vêtements lors de ma fuite dans le bosquet encombré de ronces et d’orties, mais en revanche mon visage ne porte pas de traces de coups. Les yeux légèrement bridés de l’eurasienne sont par contre quelque peu bouffis suite aux coups reçus, et des marques commencent à bleuir sur ses pommettes.
    
    Pauline nous apporte ensuite des robes de nuit, et nous regagnons le salon.
    
    — Ça ira ? nous demande François.
    — Mais oui, dis-je joyeusement.
    — Je dois m’en aller, s’excuse-t-il. Je ne peux pas laisser ma vieille maman trop longtemps seule.
    — C’est formidable, ce que tu as fait. T’es un vrai héros, François !
    
    Nous sommes toutes deux près de l’homme qui nous a tirées d’affaire au péril de sa propre santé, et nous le serrons dans nos bras en l’embrassant sur les deux joues pour lui souhaiter bonne nuit en lui promettant de le tenir au courant de la suite de l’affaire.
    
    — J’y compte bien ! dit-il, les cheveux en bataille et le visage en feu.
    
    Avec un petit pincement au cœur, je le regarde s’en aller. C’est fou ce que les circonstances peuvent influer rapidement sur l’opinion que j’ai de ceux qui m’entourent. Cet homme timide et maladroit, dont j’avais plutôt tendance à me moquer discrètement, s’est révélé être un ami sûr, courageux, intelligent. Le genre de personne sur laquelle je sais à présent pouvoir compter.
    
    Nous nous enfermons dans l’appartement, ...