Braquage
Datte: 19/09/2018,
Catégories:
handicap,
nonéro,
policier,
Auteur: Rain, Source: Revebebe
... le sang. Des détenus ont prévenu les surveillants parce qu’ils pensaient que j’allais le tuer, ce qui probablement était vrai. Les matons ont accouru et m’ont aussitôt jeté au mitard. Après cette démonstration de violence, Mo n’est plus venu me faire chier.
J’ai essayé d’engager des procédures avec mon avocat. J’espérais au moins obtenir un droit de visite, le droit plus que légitime de pouvoir revoir mon fils lorsque je quitterai cette taule. J’étais fou de rage et passais mes journées à tourner en rond, attendant que mon avocat se manifeste et m’apporte des nouvelles fraîches. Mon fils me manquait. Je voulais le prendre dans mes bras, ébouriffer ses cheveux, jouer avec lui, l’entendre rire. Étrangement, bien qu’elle se soit tirée avec le petit, Salma me manquait aussi. Qu’allais-je devenir à ma sortie de prison ? Que peut-on faire quand on sort de cabane et qu’on n’a plus personne ? J’étais désespéré, abattu, inquiet pour mon avenir et pour celui de mon fils, si loin en Amérique du Sud.
J’ai purgé ma peine sans que mon avocat fasse le moindre progrès. Salma ne m’a plus contacté. Je suis sorti, sans le moindre sou en poche et me suis rendu en Ariège dans une ferme occupée par un groupe de jeunes adeptes de musiques électroniques. En réalité, ils passaient leurs journées à écouter de la techno hardcore en se défonçant la tête avec toutes sortes de substances illicites. Je les connaissais pour avoir été leur dealer defume comme ils disaient. Notre business était ...
... régulier et les jeunes, sérieux, payaient toujours comptant. Je savais que je serais bien accueilli chez eux et que je pourrais y rester le temps de me retourner.
J’y ai passé dix mois au cours desquels j’ai appris à mixer deux vinyles ensemble en m’abreuvant de drogues. Du matin au soir, j’étais dans un autre univers, complètementstone, parfois riant comme un abruti, sans raison, et d’autres fois, flippé, recroquevillé dans le coin d’une pièce, attendant que monbad trip s’achève. La came m’avait presque fait oublier que j’avais un gosse que ma salope de femme avait embarqué à l’autre bout du monde.
Quand j’ai quitté leur squat, j’avais perdu une dizaine de kilos et j’avais aussi empoché pas mal de caillasse parce que j’avais repris le trafic de shit avec Aziz. J’avais bien essayé de pointer à l’ANPE avant de reprendre le business, mais cela n’avait pas porté ses fruits. Pas de boulot pour un type comme moi qui avait arrêté ses études, préférant se faire du fric facilement en vendant dutosma et avait terminé en prison.
J’avais besoin de trouver pas mal de tunes. J’avais dans l’idée d’aller en Argentine pour engager un détective privé qui rechercherait ma femme. J’avais déjà trouvé un certain Pedro Ramirez sur Internet avec lequel j’avais échangé quelques mails. Il avait accepté de traquer ma femme pour cinquante mille pesos, soit environ huit mille cinq cents euros. Avec dix mille euros, je pourrai aller le rencontrer.
Depuis que j’étais retourné voir Aziz, le biz que ...